Choléra en RDC: MSF alerte sur une "crise sanitaire majeure" avec 1 700 décès

18:0322/10/2025, mercredi
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Plus de 58 000 cas suspects et 1 700 décès ont été recensés depuis janvier, selon les autorités et Médecins sans frontières, qui réclament une mobilisation urgente.
Crédit Photo : X /
Plus de 58 000 cas suspects et 1 700 décès ont été recensés depuis janvier, selon les autorités et Médecins sans frontières, qui réclament une mobilisation urgente.

La République démocratique du Congo (RDC) fait face à une flambée alarmante du choléra, avec plus de 58 000 cas suspects et 1 700 décès enregistrés depuis janvier, selon le ministère de la Santé et Médecins sans frontières (MSF).

L’épidémie, l’une des plus graves de la décennie, touche désormais 20 des 26 provinces. À l’approche de la saison des pluies, les autorités redoutent une aggravation.
"La rapide propagation du choléra à travers le pays nous préoccupe. Sans mesures urgentes, de nouvelles flambées sont à craindre"
, a alerté lors d’une conférence de presse à Kinshasa le Dr Jean-Gilbert Ndong, coordonnateur médical de MSF.

L’organisation humanitaire affirme avoir renforcé sa riposte dans les provinces les plus touchées : Nord et Sud-Kivu, Maniema, Tshopo, Sankuru, Équateur et Kinshasa, où 16 interventions d’urgence ont permis la prise en charge de 35 800 patients et la vaccination de 22 000 personnes. Les foyers de Fizi (Sud-Kivu) et de Kongakonga (Tshopo) restent actifs.

Mais sur le terrain, la réponse demeure
"largement insuffisante"
, déplore MSF, évoquant un manque de financement, une présence limitée d’acteurs humanitaires et une coordination défaillante.
"Les structures ne sont pas adaptées et les intrants médicaux manquent"
, regrette dans un communiqué Ton Berg, cheffe des programmes MSF au Sud-Kivu, appelant à une mobilisation urgente des partenaires, y compris dans les zones reculées.

L’organisation attribue l’aggravation de l’épidémie à une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels : inondations récurrentes, infrastructures d’assainissement dégradées, déplacements massifs dus aux violences dans l’Est et faiblesse chronique du système de santé. À cela s’ajoutent la hausse des températures liée au changement climatique et la rareté de l’eau potable à Kinshasa et à Lubumbashi.

Dans plusieurs zones rurales, les habitants consomment encore de l’eau non traitée, faute d’alternatives. Les contraintes logistiques et sécuritaires, notamment la fermeture prolongée des aéroports de Bukavu et de Goma occupés par les rebelles du M23, compliquent les opérations. Ton Berg déclare:


L’insécurité et le manque d’accès aux soins mettent des vies en danger chaque jour. Le choléra doit redevenir une priorité nationale.

La pire épidémie de choléra qu’ait connue la RDC remonte à 1994, au lendemain de l’afflux massif de réfugiés rwandais dans la ville de Goma, frontalière avec le Rwanda. Plus de 58 000 personnes étaient alors décédées, selon les autorités. En 2017, 55 000 personnes avaient été infectées dans 24 des 26 provinces du pays, entraînant 1 190 décès.

Le pays est également confronté à une épidémie d’Ebola dans la province du Kasaï, qui a fait 43 morts. Aucun nouveau cas n’a été déclaré depuis 24 jours. La fin de l’épidémie pourrait être annoncée dans 18 jours si aucun nouveau cas n’est signalé, selon l’Institut national de santé publique de la RDC.


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