La justice a refusé une nouvelle fois de libérer le correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, Stanis Bujakera, jugé pour un article mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre d'un opposant, a-t-on appris mardi auprès d'un de ses avocats.
Le procès du journaliste devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, siégeant dans l'enceinte de la prison de Makala, s'est brièvement ouvert le 13 octobre et doit reprendre vendredi.
Ses avocats avaient alors demandé un délai pour préparer sa défense, ce qui leur a été accordé et, en parallèle, réclamé pour la 3e fois la libération du journaliste, aux arrêts depuis le 8 septembre. Me Charles Mushizi a déclaré:
Le tribunal a rejeté lundi soir la demande de main levée de détention et de liberté provisoire du journaliste, arguant que sa fuite est à craindre.
Les avocats vont se concerter et décider s'il faut faire appel de cette décision, a-t-il ajouté.
L'affaire concerne un article publié fin août par Jeune Afrique, non signé du journaliste, qui se basait sur un document présenté comme une note des services de renseignements civils mettant en cause les renseignements militaires dans l'assassinat mi-juillet de l'ancien ministre et opposant Chérubin Okende. Selon les autorités et l'accusation, cette note était un faux.
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, à l'approche de la présidentielle du 20 décembre à laquelle le chef de l'État Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, est candidat à un second mandat.