Soutien à Gaza: affrontements et interpellations sur les campus américains

La rédaction
12:302/05/2024, jeudi
AFP
La police arrête violemment une étudiante lors de manifestations pro-palestiniennes au City College Of New York (CUNY), à New York, le 30 avril 2024.
Crédit Photo : SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
La police arrête violemment une étudiante lors de manifestations pro-palestiniennes au City College Of New York (CUNY), à New York, le 30 avril 2024.

La police a été déployée mercredi sur plusieurs campus américains, où de nouvelles arrestations ont eu lieu, après être intervenue à Los Angeles et New York, auprès d'une mobilisation étudiante contre la guerre destructrice mené par Israël à Gaza.

À l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour
"intrusion criminelle"
mercredi, a indiqué l'établissement.

Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables.


Et environ 300 personnes ont été interpellées à New York sur deux sites universitaires, a dit mercredi la police de la ville lors d'une conférence de presse.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, les forces de l'ordre ont délogé manu militari des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse université Columbia à Manhattan, d'où est partie la mobilisation estudiantine de soutien à Gaza. 



Meghnad Bose, un étudiant de Columbia ayant assisté à la scène a assuré à l'AFP:


La police s'est montrée brutale et agressive avec eux.

"Ils ont arrêté des gens au hasard (...) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu'ils ont dû être hospitalisés",
a dénoncé une coalition de groupes étudiants pro-palestiniens de Columbia dans une publication Instagram.

D'autres campements avaient également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l'Université de l'Arizona à Tucson, et à l'Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux.


Masqués


Depuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les États-Unis, de la Californie aux grandes universités du nord-est, rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.


Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël, et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.

Sur le campus de l'Université UCLA, à Los Angeles, des affrontements ont éclaté dans la nuit quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement pro-palestinien installé sur une pelouse, selon un photographe de l'AFP. 

Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles.


Mercredi matin, le calme était revenu, mais des dizaines de voitures de police étaient toujours présentes. 


Ajoutant que les assaillants
"ne ressemblaient pas à des étudiants ou à des personnes ayant un lien quelconque avec l'université",
Daniel Harris, étudiant de 23 ans, a dit à l'AFP:

L'université doit dissuader les contre-manifestants d'attaquer ceux qui sont pacifiques.

Biden "devrait s'exprimer"


À rebours d'autres institutions, l'université Brown dans l'État de Rhode Island a annoncé avoir trouvé un accord avec les manifestants. Celui-ci prévoit le démantèlement de leur campement en échange d'un vote de l'université en octobre sur un éventuel
"désinvestissement"
de
"'sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza'".

Selon un décompte de l'AFP, les forces de l'ordre ont procédé depuis le 17 avril à des interpellations sur au moins 30 sites universitaires.

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus ont fait le tour de la planète et font vivement réagir le monde politique, à six mois de la présidentielle dans un pays polarisé.


La Maison Blanche a condamné mercredi un
"petit pourcentage d'étudiants qui provoquent du désordre". 

"Les étudiants ont le droit d'aller en cours et de se sentir en sécurité",
a encore déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l'exécutif, en ajoutant:
"Nous allons continuer à souligner qu'il faut dénoncer l'antisémitisme".

Lors d'un meeting dans le Wisconsin l'ancien président Donald Trump a considéré que
"New York était en état de siège la nuit dernière"
. Le président Joe Biden
"devrait s'exprimer"
, s'est-il indigné.

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