Tel-Aviv: Des familles de prisonniers israéliens menacent de "brûler le pays" si un accord d'échange n'est pas conclu

11:1231/03/2024, dimanche
MAJ: 31/03/2024, dimanche
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Des parents, des amis et des sympathisants d'otages, participent à une manifestation demandant la libération des otages israéliens à Tel-Aviv, le 25 novembre 2023.
Crédit Photo : GIL COHEN-MAGEN / AFP
Des parents, des amis et des sympathisants d'otages, participent à une manifestation demandant la libération des otages israéliens à Tel-Aviv, le 25 novembre 2023.

Les familles des israéliens détenus dans la Bande de Gaza ont menacé, samedi, de "brûler le pays" si un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas n'était pas conclu rapidement.

Les familles ont tenu une conférence de presse sur la place Kaplan, à Tel Aviv et ont affirmé qu'un
"accord est sur la table et peut être conclu"
, selon le journal Yedioth Ahronoth.

Ils ont également déclaré qu'ils
"n'en resteraient pas là et qu'ils ne mendieraient pas"
, menaçant de
"brûler le pays"
si un accord n'était pas conclu rapidement, ajoute le quotidien.

"Acceptez maintenant"
, ont scandé les familles et les milliers de manifestants, rapporte le journal.

Les familles ont accusé, samedi, le Premier ministre Benyamin Netanyahu d'entraver les négociations.

Selon Yedioth Ahronoth, les familles ont pris la parole devant le siège du ministère de la défense, à Tel Aviv, pour déclarer que
"Netanyahu ne leur laisse pas le choix, car il rejette les propositions et adopte une position dure, empêchant toute proposition israélienne dans les négociations"
, qualifiant le comportement du premier ministre de
"crime indicible".

Les familles ont affirmé qu'elles n'avaient pas d'autre choix que de travailler au remplacement de Netanyahu dès que possible afin de parvenir à un accord avec le Hamas.

Elles ont exhorté les autres membres du gouvernement et ses partenaires de coalition, y compris les partis juifs ultra-orthodoxes, à les aider à libérer leurs proches, selon le journal.


La police israélienne a arrêté 16 personnes à Tel-Aviv, samedi, lors des manifestations qui secouent la capitale israélienne, rapportent les médias locaux.


La Société de radiodiffusion israélienne - KAN a pour sa part rapporté que la police israélienne a également réprimé la principale manifestation qui a lieu sur la place Kaplan, dans le centre de Tel Aviv, ayant même recours à des
"shockers électriques"
(Tasers) contre les manifestants, alors que des milliers d'Israéliens défilent dans tout le pays pour réclamer la conclusion d'un accord d'échange de prisonniers.

Outre Tel Aviv, de nombreuses villes d'Israël ont été le théâtre de mobilisations auxquelles ont participé des milliers de manifestants, notamment les villes de Herzliya et Haïfa (nord), Rehovot et Petah Tikva (centre), et Beersheba (sud).

La délégation de négociation israélienne devrait se rendre demain, dimanche, au Caire, la capitale égyptienne, pour faire le point sur l'accord d'échange de prisonniers, avant de se rendre à Doha.


Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis tentent de parvenir à un accord d'échange de prisonniers et à un cessez-le-feu à Gaza. La première trêve, qui a eu lieu fin novembre de l'année dernière, ne durant qu'une semaine, s'est traduite par l'entrée d'une aide limitée dans la Bande de Gaza, ainsi que par des échanges de prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens, principalement des femmes et des enfants détenus dans les prisons israéliennes.


Tel-Aviv détient actuellement au moins 9 100 prisonniers palestiniens dans ses geôles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza est estimé à 134. Le Hamas a toutefois annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués par les frappes aériennes israéliennes qui déciment l'enclave palestinienne depuis plus de six mois.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.


Depuis lors, 32 705 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 190 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour
''crime de génocide''
. Dans une ordonnance rendue en janvier, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue jeudi, la CIJ a exhorté Israël à prendre
"sans délai"
des mesures pour assurer
"l'acheminement sans entrave"
de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales.

La Cour internationale de justice a déclaré que
"les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."

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