Tel Aviv-Washington: vers la création d'un fonds pour financer l'expulsion des Palestiniens de Gaza

La rédaction avec
16:317/03/2025, vendredi
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Le président américain Donald Trump (R) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le président américain Donald Trump (R) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

La radio publique israélienne a rapporté vendredi que les États-Unis et Israël sont en discussions pour mettre en place un fonds destiné à financer le déplacement des Palestiniens hors de la bande de Gaza.

D’après cette source, ce projet nécessiterait un budget de plusieurs milliards de dollars et
“des contacts sont également en cours avec des pays arabes afin de parvenir à un accord sur cette question”
. Toutefois, aucun détail n’a été donné sur les nations qui accepteraient d’accueillir ces Palestiniens ni sur celles qui pourraient contribuer financièrement au projet.

Ces révélations interviennent peu après un sommet arabe au Caire, où les pays arabes ont unanimement rejeté toute initiative de reconstruction de Gaza impliquant l’expulsion de ses habitants, quelle qu’en soit la justification.


Le plan proposé par ces États, mais rejeté par Washington, suggérait la création d’un
“Comité de gestion de Gaza”
chargé d’administrer la région durant une transition de six mois. Ce comité aurait été composé de technocrates indépendants des factions politiques et placé sous l’autorité du gouvernement palestinien.

Un projet conjoint entre les États-Unis et Israël


Selon la radio publique israélienne, les États-Unis et Israël poursuivent leurs efforts pour concrétiser ce plan de déplacement. Elle précise que le financement recherché inclut
“la reconstruction de Gaza, la création de nouvelles communautés, l’offre d’opportunités d’emploi et la mise en place d’institutions de services dans les pays d’accueil”.

Les estimations américaines avancent que la mise en place de ces infrastructures et communautés pourrait
“encourager un nombre significatif d’habitants de Gaza à quitter la région”.

Le rapport indique également que Tel Aviv et Washington ont engagé des discussions avec l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair afin d’obtenir son soutien pour mobiliser des fonds destinés à ce projet. Blair est à la tête du Tony Blair Institute for Global Change, une organisation qui conseille des gouvernements et génère des profits estimés à plusieurs dizaines de millions de dollars.


Rôle d’Israël et des États-Unis


Un mois après l’annonce du plan de Donald Trump pour Gaza, Israël aurait déjà commencé à appliquer sa part de la stratégie. Toujours selon la radio publique, une
“Direction de la migration de Gaza”
a été créée sous l’autorité du ministère israélien de la Défense pour
“faciliter le départ des habitants de Gaza”.

La station précise qu’Israël joue un rôle
“logistique et exécutif”
dans ce processus, tandis que
“la responsabilité du projet de relocalisation et de sa reconnaissance internationale revient aux États-Unis”.

“L’administration américaine a mis en place une équipe spéciale pour assurer le suivi du projet et coordonner avec la Direction de la migration de Gaza, afin de faciliter le départ des habitants de Gaza souhaitant émigrer, temporairement ou définitivement, vers des pays tiers, sans qu’une expulsion forcée ne leur soit imposée”
, ajoute la radio.

Depuis le 25 janvier, Donald Trump promeut l’idée d’une relocalisation des Palestiniens de Gaza vers des pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie. Toutefois, ces deux États ont catégoriquement rejeté ce plan, à l’instar d’autres pays arabes et d’organisations internationales.


Contexte du conflit


Depuis octobre 2023, plus de 48 400 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 111 800 autres blessés dans une offensive israélienne dévastatrice. L’opération a laissé Gaza en ruines avant d’être suspendue par un cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.


En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.


Par ailleurs, Israël fait face à une accusation de génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de son offensive contre l’enclave palestinienne.


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