UNRWA: "Une odeur de sang" régnait dans l'air dans un hôpital de Gaza après une attaque de l'armée israélienne

18:5114/07/2024, dimanche
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Un homme blessé lors d'un bombardement israélien est soigné à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas.
Crédit Photo : Bashar TALEB / AFP
Un homme blessé lors d'un bombardement israélien est soigné à l'hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a fait état, dimanche, de "scènes horribles" dans un hôpital du sud de la Bande de Gaza, à la suite d'une frappe israélienne meurtrière sur une "zone humanitaire" destinée aux Palestiniens déplacés.

Au moins 90 personnes ont été tuées et près de 300 autres blessées lors d'une frappe qui a visé le quartier Al-Mawasi de Khan Younes, dans le sud de la Bande de Gaza, samedi.

L'armée israélienne a affirmé que l'attaque visait Mohamed Deif, le commandant de la branche armée du Hamas, les Brigades Qassam, et son adjoint.


"En visitant le complexe médical Nasser à Khan Younes hier, j'ai assisté à certaines des scènes les plus horribles que j'ai vues au cours de mes neuf mois à Gaza",
a déclaré Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l'UNRWA à Gaza, dans un communiqué.

"Faute de lits, d'équipements d'hygiène, de draps ou de blouses en nombre suffisant, de nombreux patients ont été soignés sur le terrain sans désinfectant. Les systèmes de ventilation étaient éteints en raison du manque d'électricité et de carburant, et une odeur de sang régnait dans l'air",
a ajouté le responsable onusien.

"J'ai vu des enfants en bas âge doublement amputés, des enfants paralysés et sans possibilité de recevoir un traitement, et d'autres séparés de leurs parents",
a-t-il ajouté.

Et de poursuivre :
"J'ai également vu des mères et des pères qui ne savaient pas si leurs enfants étaient en vie. Des parents m'ont dit avec désespoir qu'ils s'étaient installés dans la ‘prétendue zone humanitaire' dans l'espoir que leurs enfants y seraient en sécurité".

Anderson a appelé à la levée des restrictions à l'entrée de l'aide humanitaire aux civils dans la Bande de Gaza assiégée.


"Les civils doivent être protégés en tout temps. Nous avons besoin de toute urgence d'un cessez-le-feu, de la libération de tous les prisonniers restants, d'un répit pour la population de Gaza et d'une véritable occasion de commencer à panser les plaies",
a conclu le directeur des affaires de l'UNRWA à Gaza.

Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.


Depuis lors, près de 38 600 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, tandis que quelque 88 900 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Plus de neuf mois après le début de l'offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.


Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud du territoire, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.


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