Les Etats-Unis suspendent le vaccin anti-chikungunya de Valneva

18:0325/08/2025, lundi
AFP
Un piège à moustiques utilisé dans le cadre de la lutte contre la pandémie de chikungunya causée par les moustiques.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Un piège à moustiques utilisé dans le cadre de la lutte contre la pandémie de chikungunya causée par les moustiques.

Le vaccin anti-chikungunya de Valneva, déjà fragilisé par plusieurs signalements d’effets secondaires graves, a été suspendu aux États-Unis.

Cette décision de la Food and Drug Administration (FDA) soulève des interrogations sur l’orientation de la politique vaccinale américaine.

"L’agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA) a suspendu la licence d’Ixchiq"
, nom commercial du vaccin,
"citant quatre nouveaux cas d’effets indésirables graves s’apparentant à la maladie provoquée par le chikungunya"
, a annoncé lundi dans un communiqué le groupe franco-autrichien, basé près de Nantes.

L’Ixchiq est l’un des rares vaccins disponibles contre le chikungunya, une maladie virale transmise par le moustique tigre. Son interdiction constitue un revers majeur pour Valneva, qui misait sur ce produit stratégique et a vu son action chuter de plus de 25 % lundi matin à la Bourse de Paris.

Déjà perturbé par des signalements d’effets graves, dont un décès à La Réunion, le déploiement du vaccin avait été limité. L’île avait été frappée par une forte épidémie début 2025 et le gouvernement français l’avait recommandé aux plus de 65 ans. Mais une vingtaine de cas graves y ont été recensés, dont un décès, entraînant une suspension du vaccin pour cette tranche d’âge en France et dans l’Union européenne.


En juillet, l’UE avait toutefois réautorisé le vaccin, estimant que les bénéfices l’emportaient sur les risques pour les personnes âgées exposées à la maladie. Les États-Unis font donc un choix inverse en l’interdisant totalement, après la détection de quatre nouveaux cas graves chez des patients de 55 à 82 ans.

La FDA estime que
"les bénéfices du vaccin ne compensent pas ses risques"
et juge qu’il pourrait
"poser un danger sanitaire"
. Cette position intervient dans un contexte où la politique de santé américaine semble s’orienter vers un scepticisme vaccinal, notamment depuis la nomination de Robert Kennedy Jr à la tête du ministère de la Santé par le président Donald Trump.

La décision tombe alors que le chikungunya progresse dans des zones tempérées sous l’effet du réchauffement climatique, avec plus d’une centaine de cas déjà enregistrés cet été en métropole française.

Valneva, qui avait déjà échoué à imposer son vaccin anti-Covid, se retrouve désormais en concurrence directe avec Bavarian Nordic, en phase de développement d’un vaccin concurrent. Le groupe dénonce une suspension "soudaine" et affirme que les effets signalés aux États-Unis étaient "comparables" à ceux déjà connus. L’entreprise n’a pas encore révisé ses prévisions financières mais étudie les conséquences d’un éventuel retrait définitif du vaccin américain.


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