Un Cambodgien, dont la fillette est morte de la grippe aviaire, vient d'être lui aussi testé positif. L'annonce préoccupe l'Organisation mondiale de la Santé , qui prévient toutefois qu'il est trop tôt pour évoquer une transmission entre humains.
C'est la première fois que l'agence exprime ce niveau d'inquiétude depuis le début de l'épidémie actuelle de grippe aviaire, qui est provoquée par le virus H5N1 et a conduit à abattre des dizaines de millions d'oiseaux dans le monde depuis plus d'un an.
Mais une actualité récente explique les craintes de l'OMS. Au Cambodge, une fillette de onze ans est morte, voici quelques jours, de la grippe aviaire.
L'enfant, originaire d'un village reculé de la province de Prey Veng (Sud-Est), était tombée malade mi-février avec des symptômes de fièvre, de toux et de gorge sèche. Elle est morte moins d'une semaine plus tard dans un hôpital pour enfants de la capitale Phnom Penh, le premier décès lié à la grippe aviaire en neuf ans dans le royaume.
Ce n'est pas ce drame qui, en lui-même, explique les inquiétudes des experts: les cas sporadiques sont bien documentés chez l'homme un peu moins de 900 depuis 20 ans et, s'ils sont très meurtriers, il sont généralement provoqués par une transmission directe depuis un oiseau.
La nouveauté, ici, c'est l'annonce vendredi par les autorités cambodgienne que le père de la fillette a, lui aussi, été testé positif à H5N1. Cela ouvre l'hypothèse d'une transmission entre humains et, donc, potentiellement d'un risque d'épidémie.
Enquêtes en cours
On peut, en effet, largement imaginer que le père comme la fille se sont tous deux contaminés au contact d'animaux. Des oiseaux sauvages morts ont, en tout cas, été retrouvés près d'un lac avoisinant le village où habite la famille touchée.
La situation reste donc incertaine et l'OMS surveille de très près les investigations menées au Cambodge pour retracer l'origine des cas.
Au cas où une transmission serait confirmée entre humains, l'agence promet qu'une série de mesures seraient prêtes à être immédiatement mises en oeuvre pour éviter une diffusion.
Et bien sûr, nous envisagerons une possible extension des contaminations, en préparant les régions et les pays voisins.
Les cas cambodgiens viennent s'ajouter à d'autres éléments qui ont récemment fait craindre que le virus puisse provoquer des épidémies au-delà des seuls oiseaux.
En Espagne, un élevage de 50.000 visons a dû être abattu après de multiples cas de grippe aviaire. En Russie, des phoques ont été testés positifs à la maladie, après que 2.500 d'entre eux ont été retrouvés morts près de la mer Caspienne.
Dans les deux cas, en particulier en Espagne, on soupçonne que l'infection ait eu lieu entre les mammifères. Mais cette hypothèse reste à confirmer et nombre d'experts appellent à être vigilants sans alarmisme.