Au Cameroun, un ancien usager de drogue devient un éducateur psychosocial

La rédaction
15:4624/06/2025, mardi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Vendredi dernier, l’émission Fraîcheur royale a accueilli Bell Meyong Benoît Steve, ancien toxicomane devenu accompagnateur psychosocial dans un centre de réhabilitation à Yaoundé.

Vendredi dernier, l’émission Fraîcheur royale, diffusée sur une chaîne de radio locale, recevait un invité au parcours marquant: Bell Meyong Benoît Steve. Ancien usager de drogue, il est aujourd’hui accompagnateur psychosocial dans un centre de réhabilitation à Yaoundé, la capitale du pays.

Pendant 45 minutes, Bell a échangé avec l’animatrice sur les facteurs de risque liés à la consommation de drogue et sur l’importance de ne plus considérer les usagers comme des délinquants, mais comme des personnes malades.


"Imaginez quelqu’un qui n’a pas de travail, qui vit dans la rue, et qui est dépendant d’une drogue dont la dose la plus minime coûte 5 000 fcfa, environ 8 euros, pour un effet qui dure moins de dix minutes"
, a-t-il déclaré.

Une consommation quotidienne qui entraîne selon lui un besoin quotidien de 30 000 fcfa, soit près de 46 euros par jour. Ce qui justifierait selon Bell, les phénomènes d’agressions, de vols, de raquettes, de braquages et même parfois les assassinats de la part de ces personnes abandonnées à leur sort.

Après l’émission, direction le FADHY-PSY, un centre privé basé à Yaoundé et spécialisé dans la prise en charge psychosociale des usagers de drogue. C’est là que Bell travaille désormais, en première ligne, aux côtés d’autres professionnels de santé.


Au programme, consultations psychologiques et psychiatriques, éducation thérapeutique, thérapies cognitives, développement personnel et accompagnement à la réinsertion.


"Nous accompagnons ces personnes à plusieurs niveaux […] pour qu’elles puissent comprendre que la dépendance est une maladie. Qu’elles ne puissent pas s’auto-stigmatiser
", explique Bell.

"On sensibilise aussi les familles, l’entourage, les autorités"
, ajoute-t-il, pour inciter à changer le regard porté sur les usagers de drogue.

De la rue aux studios radio, en passant par les couloirs du centre d’accompagnement, Bell Meyong incarne aujourd’hui une voix lucide et engagée. Une voix qui rappelle que derrière chaque addiction, il y a une histoire. Et qu’avec un peu d’écoute et d’accompagnement, certaines peuvent changer.


Par
Franck Péraise Mballa

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