
La poliomyélite, que beaucoup pensaient éradiquée en 2020, continue de menacer certaines régions africaines. Au Cameroun, face à de nouveaux cas détectés ces dernières années, une vaste campagne nationale de vaccination est en cours. À Yaoundé la capitale, agents de santé et bénévoles sont sur le pied de guerre pour protéger les plus jeunes. Sur le terrain, une organisation millimétrée.
Au CMA, le Centre Médical d’Arrondissement de Biyem-Assi dans l’arrondissement de Yaoundé VI, les équipes se mettent en route pour démarrer leur journée. Devant le portail de la première maison, les dernières instructions sont données.
Lutter contre un virus qui persiste
La campagne actuelle, menée du 24 au 27 avril 2025, intervient dans un contexte épidémiologique tendu, malgré le fait que l’Afrique a été déclarée zone exempte de poliovirus en 2020 par l’organisme mondial en charge de la santé, l’OMS. Depuis 2022, le Cameroun a enregistré 23 cas du virus dérivé de souche vaccinale de type 2 (cVDPV2), dont un nouveau cas cette année à Kousseri, dans l’Extrême-Nord du pays.
La région du Centre, où se situe Yaoundé, doit à elle seule vacciner près de 1,39 million d’enfants. L’Extrême-Nord, région historiquement la plus touchée par la polio, compte quant-à elle 1,86 million d’enfants ciblés.
Les parents, premiers alliés de la vaccination
Sur le terrain, l’adhésion des parents est cruciale. Au CMA de Biyem-Assi, nombreux sont ceux qui laissent volontairement vacciner leurs enfants.
La sensibilisation, menée en amont via les radios communautaires, les églises, les mosquées et les associations locales, ayant d’ailleurs permis de préparer efficacement les familles.
La riposte contre une menace bien réelle
Le Cameroun espère ainsi éviter l’apparition de virus "orphelins", signe d’une circulation silencieuse et non détectée, comme ceux récemment identifiés dans l’Est et l’Extrême-Nord du pays.
Prochaine étape: une deuxième vague de vaccination en mai
Cette campagne d’avril n’est que la première étape. Une deuxième vague de vaccination est prévue du 29 mai au 1er juin 2025, toujours avec l’objectif d’interrompre toute transmission locale du virus et de renforcer l’immunité collective.
Une double offensive qui s’inscrit dans une stratégie régionale plus large, synchronisée avec les autres pays du bassin du Lac Tchad, pour éradiquer définitivement la polio d’ici 2028.