Crédit Vidéo : Ulrich Yasser / Nouvelle Aube
À Niamey comme ailleurs au Niger, les coupures d’électricité prolongées paralysent le quotidien et frappent durement l’économie informelle.
A Niamey, la capitale nigérienne comme dans tout le pays, la fourniture d’électricité est fortement perturbée. Depuis plusieurs semaines, de jour comme de nuit, les populations restent de longues heures sans énergie électrique. Une situation qui bouleverse fortement les activités économiques surtout dans le secteur informel.
Dans l’atelier de soudure de Moussa, très connu dans le quartier "Nouveau Marché" de Niamey, les apprentis se tournent les pouces. Les commandes sont nombreuses mais pas possible de les honorer parce que le patron n’a pas encore les moyens de s’offrir un générateur pour contourner les coupures d’électricité.
Non loin de Moussa, Sylvestre Koffi tient un salon de coiffure et travaille aussi au gré des coupures de courant électrique.
"Dans la journée, nous pouvons en avoir trois à quatre ce qui nous empêche de travailler"
, confie-t-il avec amertume. Il se désole surtout des mésaventures qui lui sont arrivées quand l’électricité a été coupée alors qu’il avait sa tondeuse sur la tête des clients. Dans cette situation, explique-t-il,
"il faut attendre le rétablissement de l’énergie"
. Selon, lui les clients ne comprennent pas et trouve que le coiffeur n’est pas professionnel parce qu’il devrait avoir un groupe électrogène ou avoir tout au moins, une tondeuse rechargeable.
"Dans ces conditions, quand le client part, il ne revient plus"
, se désole Sylvestre Koffi.
Chez les ouvriers qui ont fait l’effort de se trouver des groupes électrogènes aussi, la situation n’est pas tellement reluisante. C’est le cas avec Ousmane Idrissa, un couturier.
"Cela fait un mois que nous vivons ce calvaire. Ceux qui n’ont pas de groupe électrogène ne peuvent plus travailler et même nous qui en avons, nous souffrons également. Nous demandons à l'État de prendre des mesures pour remédier à cette situation"
, affirme le couturier.
Issoufou Hamidou, employé dans une poissonnerie, ne vient désormais que pour faire acte de présence.
"Nous avons été contraints de jeter des poissons à la poubelle, ce qui a poussé mon patron à nous ordonner d’arrêter la vente. Toutefois, nous gardons la boutique ouverte pour que nos clients sachent que nous sommes toujours à cet endroit. Nous attendons le rétablissement de l’électricité pour pouvoir reprendre nos activités"
, témoigne-t-il.
A Niamey, les voix s’élèvent de plus en plus pour demander des explications à la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC) qui, pour l’instant, reste silencieuse face à ces coupures intempestives.