
Le régime militaire au pouvoir au Niger a annoncé jeudi la nationalisation de la Société des mines de l'Aïr (Somaïr), filiale du groupe français Orano, ex-Areva, marquant un tournant décisif dans les relations déjà très tendues entre Niamey et Paris.
Selon les autorités nigériennes, l'intégralité des actions et du patrimoine de la Somaïr est transférée à l'État nigérien, les anciens actionnaires devant bénéficier d'une indemnité compensatoire.
Un symbole des tensions France-Niger
L’annonce intervient dans un contexte de forte instabilité sécuritaire : jeudi, 34 soldats nigériens ont été tués dans une attaque à Banibangou, à la frontière malienne.
Orano écarté, le Niger change de cap
En décembre 2024, Orano avait reconnu avoir perdu le contrôle opérationnel de ses trois principales entités au Niger : la Somaïr, Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d’Imouraren, l’un des plus grands au monde avec 200 000 tonnes de réserves estimées. Ce dernier permis lui a été retiré en juin 2024.
Saisie, perquisition, arbitrage
En mai, le groupe avait déclaré être sans nouvelles de son directeur local après une perquisition menée dans ses bureaux par les forces de sécurité nigériennes. Du matériel informatique et des téléphones avaient été saisis. Orano a saisi le procureur de la République, dénonçant une arrestation arbitraire et une détention illégale.
Orano exploite de l’uranium au Niger depuis 1971. Aujourd’hui, il se heurte à un tournant souverainiste de la junte militaire, arrivée au pouvoir par un putsch en 2023.
Ruptures multiples : pétrole, armée, diplomatie
Outre le dossier Orano, Niamey a ordonné l’expulsion de travailleurs chinois du secteur pétrolier, reprochant à CNPCNP de ne pas respecter la législation locale.