Bénin / Appel au dialogue: La francophonie tend la main à l’AES ?

La rédaction
15:5010/06/2025, Salı
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Donatien Sowanou / Nouvelle Aube
Lors de la 31e Assemblée régionale Afrique de l'APF à Cotonou les 2 et 3 juin 2025, la déléguée générale a appelé le Burkina Faso, le Mali et le Niger à réintégrer la Francophonie en rouvrant le dialogue.

Lors de la 31e Assemblée régionale Afrique de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) à Cotonou les 2 et 3 juin 2025, un message fort a été lancé en direction des pays de l'Alliance des États du Sahel (AES). La déléguée générale de l'APF, a exprimé son fervent souhait de voir le Burkina Faso, le Mali et le Niger réintégrer le giron francophone, plaidant pour la réouverture d'un dialogue jugé essentiel à la famille francophone.

Un vibrant appel à la réconciliation et au dialogue a marqué la 31e Assemblée régionale Afrique de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), qui s'est tenue du lundi 2 au mardi 3 juin 2025 à Cotonou au Bénin.


C'est Amal Amélia Lakrafi, députée à l'Assemblée nationale de la France et déléguée générale de l'APF, qui a porté ce message porteur d'espoir, souhaitant l'engagement de pourparlers avec les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES): le Burkina Faso, le Mali et le Niger.


"Je suis également convaincue qu'il est temps de retrouver un chemin de dialogue, avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger. La porte de la Francophonie doit rester ouverte, car une famille qui se ferme n'en est plus une"
, a-t-elle déclaré avec emphase, soulignant l'importance de la cohésion au sein de l'espace francophone.

Cette déclaration intervient quelques mois après le retrait retentissant de ces trois nations de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en mars 2025, entraînant de facto leur départ de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie.


Ce retrait avait été motivé par des
"agissements incompatibles"
de l'OIF avec les
"principes constitutionnels [...] fondés sur la souveraineté de l'État"
, selon les termes du ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors de l'annonce officielle. Les pays de l'AES, engagés dans une dynamique de réaffirmation de leur souveraineté et d'une refonte de leurs alliances stratégiques, avaient ainsi marqué leur distance vis-à-vis d'une organisation perçue, par certains, comme trop liée à des intérêts occidentaux.

La position d'Amal Amélia Lakrafi est donc d'une importance capitale. Elle met en lumière une volonté de l'APF de ne pas couper les ponts et de reconnaître la richesse de la diversité au sein de l'espace francophone. Pour la déléguée générale, l'APF ne peut que s'enrichir de ses différences et de la pluralité de ses membres.


"Je suis favorable à une révision du règlement pour vous permettre, ici en Afrique, de fonctionner avec encore plus d'efficacité et de liberté"
, a-t-elle assuré, signalant une ouverture à l'adaptation des mécanismes internes de l'organisation pour mieux répondre aux spécificités et aux aspirations des pays africains.

Main tendue


Cette proposition suggère une volonté d'assouplir les règles et de donner plus d'autonomie aux parlements africains au sein de l'APF, ce qui pourrait être un signe positif pour les nations ayant exprimé des griefs liés à la souveraineté. L'Assemblée régionale Afrique de l'APF, au-delà de cet appel symbolique et politique, a été le théâtre d'échanges et de réflexions approfondies sur des enjeux cruciaux pour le continent. Durant ces deux jours, les parlementaires ont suivi des exposés thématiques présentés par des experts de renom.


Parmi les sujets abordés,
"le dividende démographique en Afrique francophone: impact sur le développement socioéconomique".
Cette thématique a permis de mesurer l'ampleur des défis et opportunités liés à la jeunesse croissante du continent.

Les discussions ont sans doute porté sur les politiques à mettre en place pour transformer cette richesse humaine en moteur de croissance durable, en mettant l'accent sur l'éducation, la formation professionnelle et la création d'emplois. L'accès à l'énergie en Afrique a également fait l'objet de plusieurs sessions. Les discussions ont tourné autour des solutions innovantes, des investissements nécessaires dans les énergies renouvelables et des cadres réglementaires propices à l'électrification des zones rurales et urbaines.


Enfin,
"la Francophonie africaine face aux bouleversements géopolitiques"
a offert une plateforme pour analyser l'impact des mutations mondiales sur les pays francophones du continent. Ce thème a sans doute permis d'évoquer les défis sécuritaires, les nouvelles alliances internationales et la place de la Francophonie dans un monde multipolaire en constante évolution.

L'Assemblée régionale Afrique de l'APF a ainsi prouvé qu'elle demeure un forum essentiel pour le dialogue parlementaire et la mutualisation des réflexions sur les défis contemporains. L'appel à la réouverture des discussions avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger résonne comme une main tendue motivée par une volonté de l'APF de préserver l'unité et la diversité de la grande famille francophone, malgré les turbulences politiques et les désaccords passés. Reste à savoir si cette invitation au dialogue trouvera un écho favorable auprès des pays de l'AES pour le début d'une nouvelle ère de coopération.


Par
Donatien Sowanou

A lire également:




#Bénin
#Cotonou
#AES
#APF
#francophonie
#Assemblée parlementaire de la francophonie
#Assemblée régionale Afrique
#Afrique
#Mali
#Burkina Faso
#Niger
#Amal Amélia Lakrafi