Dans le cadre de la relance du commerce mondial, la Türkiye se voit attribuer un nouveau rôle de médiateur important

11:438/04/2025, mardi
MAJ: 8/04/2025, mardi
Ömer Faruk Doğan

En analysant les données du commerce mondial pour l'année 2024, il apparaît qu'après l'impact de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, qui entre dans sa troisième année, et l'occupation de Gaza par Israël ont ajouté de nouvelles dimensions aux problèmes régionaux. Toutefois, à l’aube de 2025, des signes d’espoir et de reprise commencent à émerger alors que le commerce mondial semble sortir de la turbulence des premières années 2020. Selon les données de l'OMC, le commerce mondial a légèrement

En analysant les données du commerce mondial pour l'année 2024, il apparaît qu'après l'impact de la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, qui entre dans sa troisième année, et l'occupation de Gaza par Israël ont ajouté de nouvelles dimensions aux problèmes régionaux. Toutefois, à l’aube de 2025, des signes d’espoir et de reprise commencent à émerger alors que le commerce mondial semble sortir de la turbulence des premières années 2020.


Selon les données de l'OMC, le commerce mondial a légèrement rebondi en 2024, atteignant 23,8 trillions de dollars. Cependant, ce regain a été perturbé par un tournant majeur: le 2 avril 2025, le président américain Donald Trump, réélu pour un second mandat, a signé un décret imposant des droits de douane supplémentaires sur 185 pays, introduisant ainsi une nouvelle dynamique et un nouvel inconnu dans le processus du commerce mondial.


Le président américain Trump a annoncé, dans une déclaration, l’imposition de droits de douane supplémentaires variant de 10 à 49 % sur 185 pays, avec effet à partir du 6 avril 2025. Parmi les pays concernés figurent la Türkiye, le Royaume-Uni, le Brésil, l’Australie, les Émirats arabes unis, la Nouvelle-Zélande, l’Égypte et l’Arabie saoudite, qui seront soumis à des hausses minimales de 10 %. Cependant, les hausses de droits de douane les plus importantes concernent la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est, avec des taux pouvant atteindre près de 50 %, marquant le début d’un processus inédit.


Les taux élevés de droits de douane prévus pour des pays moins développés, tels que le Cambodge, la Thaïlande, le Vietnam et le Bangladesh, attirent une attention particulière. La Chine sera soumise à une majoration de 34 %, tandis que le Japon verra une hausse de 24 % de ses droits de douane.


Des informations sur ce type de politique avaient déjà été évoquées progressivement par le président Trump durant sa campagne électorale, et une annonce dans ce sens était attendue. Cependant, l’application de droits de douane supplémentaires atteignant des taux de 49 à 50 % a constitué un développement inattendu, avec les plus hauts taux de taxation étant appliqués aux pays d'Asie du Sud-Est et aux pays en développement.


Le commerce mondial a entamé un nouveau processus inattendu, qui nécessitera de grands efforts et pourrait s'étendre sur plusieurs années pour en sortir. Déjà confronté à de nombreuses difficultés pour se redresser, ce nouveau processus du commerce mondial va particulièrement mettre à mal les pays en développement, ainsi que ceux dont l'économie repose sur les exportations, avec une faible capacité de consommation interne et une situation économique fragile, notamment en Afrique, où le processus de redressement est encore en cours.


Il convient de noter que l’évolution du processus comporte de sérieuses incertitudes. Les bourses mondiales ont été gravement secouées et n'ont pas encore surmonté le choc qu'elles ont subi. Des pertes boursières importantes et de grande ampleur continuent de se produire. Tous ces éléments sont des signes clairs que le processus à venir sera extrêmement difficile.


L'Organisation mondiale du commerce (OMC), dont la Turquie est un membre fondateur, a été créée dans le but de libéraliser le commerce mondial et de lever les obstacles à celui-ci. Elle a accompli des progrès significatifs dans ce domaine, apportant une contribution notable à la résolution pacifique des différends bilatéraux ou multilatéraux entre pays, et est devenue une organisation de statut international.


L'objectif de tous les pays membres est de libéraliser le commerce mondial et de lever les obstacles qui se dressent devant lui, permettant ainsi au commerce de continuer à fonctionner dans le cadre des règles de la concurrence libre. Il est possible de souligner que ce processus pourrait bénéficier en particulier aux pays en développement.


Le nouveau processus entamé par les décisions annoncées par le président américain Trump a attiré l'attention de manière significative sur les institutions internationales auxquelles appartiennent les États-Unis, la Chine, la Türkiye, la Russie, le Japon et les pays de l’UE.


Dans ce nouveau processus commercial, il est essentiel d'assouplir l'atmosphère, d'éviter les confrontations commerciales mutuelles et de prendre des mesures pour prévenir l'aggravation de la stagnation du commerce mondial, afin d'éviter que des conséquences négatives n'affectent l'ensemble du monde. Le monde, déjà épuisé par de nombreux problèmes régionaux, semble ne plus avoir le luxe d'entrer dans un nouveau processus sans solution.

La Chine, l'un des principaux destinataires des droits de douane supplémentaires imposés par les États-Unis, a réagi rapidement en annonçant des mesures contre les États-Unis. À partir du 10 avril 2025, en plus de l’imposition d’un droit de douane supplémentaire de 34 %, la Chine a également proclamé des restrictions supplémentaires à l'encontre des États-Unis.


Il est probable que, dans le futur, l'Union européenne et certains autres pays affectés par la décision de Trump prennent également des contre-mesures, ce qui était d'ailleurs attendu. Cette situation pourrait rendre le processus encore plus complexe, entraînant une période particulièrement difficile à surmonter.


Cependant, ces échanges réciproques de déclarations qui risquent de paralyser le commerce mondial auront certainement des conséquences négatives sur les pays en développement, affectant leurs économies et le niveau de vie de leurs populations. Le processus de développement de ces pays, déjà en difficulté, ne pourra avancer et se rapprocher du niveau de prospérité des pays développés que si les obstacles restrictifs au commerce mondial sont levés. La plateforme la plus appropriée et l'institution la plus efficace pour ce faire reste l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).


Cependant, l'une des plus grandes questions et incertitudes concernant ce processus reste de savoir quel pays prendra l'initiative et comment cela se déroulera sur cette plateforme. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sont déjà des parties prenantes dans ce processus, soit en prenant des décisions, soit en réagissant fortement aux décisions prises en imposant des contre-mesures. C'est notamment le cas de la Chine ou de la Russie, déjà en difficulté et soumise à des restrictions.


Ainsi, il est nécessaire de désigner un médiateur capable de lancer ce processus et d'indiquer la plateforme de négociation pour apaiser la situation. Un médiateur fort, ayant la capacité de susciter un large consensus, sera crucial pour activer cette dynamique.


Il semble que, dans ce domaine également, le pays le plus susceptible d'être le plus efficace et d'apporter la plus grande contribution à la recherche de solutions soit à nouveau la Türkiye. En raison de notre rôle important dans la guerre Ukraine-Russie, ainsi que de sa capacité, en collaboration avec l'ONU, à garantir la continuité du commerce mondial des céréales, permettant ainsi la distribution de plus de 40 millions de tonnes de blé vers les régions dans le besoin, la Türkiye se distingue


À cet égard, il est évident que la Türkiye et notre président, M. Recep Tayyip Erdoğan, occupent une position, une réputation et une crédibilité particulières à l'échelle mondiale. Dans le cadre de la politique étrangère humanitaire et pacifique mise en œuvre par la Türkiye face aux problèmes régionaux, il est certain que le pays continuera à apporter sa contribution à la résolution des profondes problématiques rencontrées par certains pays africains.


Dans la mesure où l'impasse dans le commerce mondial se creuse, il est certain que notre président possède la capacité, les compétences et le potentiel nécessaires pour mener à bien un processus de désescalade, permettant à l'atmosphère tendue de se transformer en un climat plus modéré, et pour prendre les devants dans la levée des obstacles par la voie des négociations.


Il est certain que tous les pays soutiendront l’approche de notre président, qui ne manque jamais de rappeler que la Türkiye et le monde sont plus grands que cinq, cependant, il est impératif de créer rapidement un environnement et un processus appropriés afin de commencer à adoucir la situation, avant que les problèmes existants ne s’aggravent davantage.


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