Droits de douane: Stellantis "suspend ses prévisions" pour 2025

11:1230/04/2025, mercredi
AFP
Carlos Tavares, PDG de Stellantis, parle du camion Ram 1500 Revolution EV Concept lors de son discours au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas, Nevada, le 5 janvier 2023.
Crédit Photo : Robyn BECK / AFP
Carlos Tavares, PDG de Stellantis, parle du camion Ram 1500 Revolution EV Concept lors de son discours au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas, Nevada, le 5 janvier 2023.

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi la suspension de ses prévisions financières pour l’année 2025, évoquant l’incertitude liée à l’évolution des droits de douane aux États-Unis et à leurs impacts potentiels sur le marché et la concurrence.

Depuis le 3 avril 2025, tous les véhicules importés sur le sol américain sont taxés à 25%, dans le cadre d’un nouveau tour de vis tarifaire décidé par le président Donald Trump. Bien que le chef de l’État ait annoncé mardi des aménagements ciblés pour les constructeurs produisant localement, l’environnement commercial reste volatil et difficile à anticiper, selon Stellantis.


Une production en révision


Le groupe, propriétaire des marques Jeep, Ram, Peugeot, Fiat et Opel, fabrique deux cinquièmes de ses véhicules destinés au marché américain hors des États-Unis, principalement au Mexique et au Canada. Dans ce contexte, il a dû mettre en pause certaines usines pour adapter ses chaînes de production à la hausse du coût des pièces importées.

Stellantis avait déjà signalé en février une croissance modérée de son chiffre d’affaires pour 2025, sans objectif chiffré précis. Mais la hausse brutale des droits de douane et l’incertitude qui en découle ont poussé le groupe à geler toutes ses prévisions jusqu’à nouvel ordre. Une mise à jour des objectifs est prévue
"dès que les conditions le permettront"
.

Mercedes-Benz et GM également touchés


Stellantis n’est pas seul à revoir sa copie. Le groupe Mercedes-Benz a également annoncé mercredi le retrait de ses prévisions annuelles, tandis que General Motors a indiqué qu’il les réévaluerait prochainement. Le climat d’incertitude provoqué par la guerre commerciale menée par Washington alourdit les perspectives à court terme pour l’ensemble du secteur.


"Travailler avec l’administration Trump"


Malgré ce contexte tendu, John Elkann, président du conseil d’administration de Stellantis, se veut optimiste et mise sur un dialogue avec Washington.


"Nous nous réjouissons de notre collaboration continue avec l’administration américaine pour renforcer une industrie automobile compétitive"
, a-t-il déclaré.

Stellantis entend accroître sa production locale et réduire sa dépendance aux importations, notamment en capitalisant sur ses marques les plus populaires aux États-Unis comme Jeep Grand Cherokee, Compass et les pick-up Ram 1500/2500.

Un redressement encore fragile


Le groupe a enregistré au premier trimestre 2025 un chiffre d’affaires de 35,8 milliards d’euros, en baisse de 14% sur un an, pénalisé par un recul de 20% de ses ventes en Amérique du Nord. Néanmoins, le directeur financier Doug Ostermann a salué de
"premiers signes positifs"
dans la dynamique commerciale du groupe, notamment en Europe.

Les modèles Citroën C3/ëC3, Peugeot 5008 et Opel Grandland lancés fin 2024 affichent de bons niveaux de commandes, et les lancements à venir de petits SUV comme les C3 Aircross, Frontera et Fiat Grande Panda sont perçus comme des leviers de rebond.


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