Guerre commerciale: Baisse du tourisme américain en Europe

La rédaction avec
17:2811/04/2025, vendredi
AFP
Des touriste prennent des photos dans le quartier touristique de Montmartre à Paris, le 12 avril 2020.
Crédit Photo : THOMAS COEX / AFP Archive
Des touriste prennent des photos dans le quartier touristique de Montmartre à Paris, le 12 avril 2020.

Les premiers effets de la guerre commerciale engagée par les États-Unis commencent à affecter le tourisme américain en Europe. En France, une baisse de fréquentation de 3 à 4 % est observée pour le tourisme d’affaires. Air France-KLM et les hôteliers signalent un ralentissement des réservations, particulièrement en classe économique. Toutefois, cette baisse est contrebalancée par une hausse des visiteurs canadiens et européens. Malgré les incertitudes économiques, les données globales restent positives avec une hausse de 13 % des réservations en provenance d’Amérique du Nord pour le printemps et l’été 2025. Un pic est attendu en juin grâce aux concerts de Beyoncé.

Les premiers effets de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis commencent à se faire sentir sur le tourisme européen, selon plusieurs acteurs du secteur. Si le recul reste modéré, les professionnels restent prudents, tout en estimant que cette baisse peut être compensée par d'autres clientèles internationales.


"Le secteur du tourisme est très impacté par l'ambiance générale macroéconomique, le pouvoir d'achat, le taux de change"
, a expliqué vendredi sur RTL la ministre française du Tourisme, Nathalie Delattre.

Elle évoque un
"léger fléchissement du tourisme américain"
pour les ponts de mai, avec une baisse de 3 % sur les congrès et de 4 % sur le tourisme d'affaires.

"Mais nous compensons par d'autres tourismes, notamment le Canada, qui se détourne des États-Unis et arrive plus massivement en France et dans nos outre-mer"
, a-t-elle assuré.

Air France-KLM et les hôteliers notent un ralentissement


Air France-KLM observe de son côté un
"léger ralentissement"
des ventes de billets sur ses liaisons transatlantiques.
"Les réservations de sièges premium sont stables. À l'heure actuelle, nous n'observons pas de changement"
, a déclaré le directeur général Benjamin Smith sur CNBC.

Il nuance toutefois:
"Nous constatons un léger ralentissement des réservations en classe économique, mais dès que nous abaissons un peu les prix, les volumes reviennent immédiatement."
Ce phénomène concerne à la fois les marchés européens et nord-américains.

Du côté des hôteliers français, un ralentissement est aussi perçu. Véronique Siegel, présidente de la branche hôtellerie de l’Umih, note une baisse de la demande, tant pour les voyages d’affaires que de loisirs.


"Nous n'avons pas encore mesuré précisément l'effet sur la clientèle américaine, mais nous constatons un net ralentissement des réservations, lié à l’incertitude économique générale"
, affirme-t-elle. Les prévisions pour les ponts de mai sont inférieures aux attentes, bien qu’un effet météo puisse favoriser des réservations de dernière minute.

Une incertitude comparable au début de la pandémie


Christian Gaiser, PDG du groupe d’appart’hôtels allemand Numa, qui compte une centaine d'établissements en Europe, confirme ce climat d'incertitude:
"On sent poindre une certaine hésitation chez les clients. Ce n’est pas surprenant. Pour nous, les réservations sont au même niveau que l’an dernier, mais on s’attendait à mieux."

Il compare la situation au début de la pandémie de Covid-19:
"C’est moins intense, bien sûr, mais cela demande beaucoup d’agilité."

Selon lui, la hausse de l’euro pourrait légèrement freiner la demande hors Europe, tandis que les Européens devraient privilégier les voyages intra-européens.


Les hôteliers français partagent cette anticipation d’un
"effet report". "On s’attend à ce que les Européens, qui envisageaient de visiter cet été les parcs américains, changent leurs plans et restent en Europe. Le bassin méditerranéen devrait en bénéficier, et on espère que le reste de la France en profitera aussi"
, explique Mme Siegel.

Des chiffres globalement en hausse


Malgré ces signes de ralentissement, les données de l’Office du tourisme de Paris se veulent rassurantes. Entre le 1er et le 30 avril 2025, les arrivées aériennes internationales ont progressé de 16 % par rapport à l’année précédente.


Pour la zone Amérique du Nord, les réservations aériennes sont en hausse de 13 % entre le 1er avril et le 31 juillet.
"Cette croissance est en partie tirée par la clientèle haut de gamme, avec une progression équivalente des réservations en classes première et business"
, indique l’Office dans son baromètre mensuel.

Un pic de réservations est prévu les 18, 19 et 21 juin, en lien avec les concerts de Beyoncé au Stade de France. Sur ces dates, les hausses vont de 23 à 45 %.


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