Crédit photo: Amanuel Sileshi / AFP
Amnesty International s'est déclarée "choquée" par la décision de la Commission des droits de l'Homme de l'Union africaine (UA) d'abandonner son enquête sur les violations des droits humains commises dans la région éthiopienne du Tigré.
Amnesty a déclaré sur les réseaux sociaux que la décision de
"mettre fin au mandat de la Commission d'enquête sur la situation dans la région du Tigré sans publier de rapport sur ses conclusions et recommandations"
avait créé un précédent préjudiciable pour le continent.
Dans une lettre datée du 23 août et publiée sur X (ex-Twitter), trente-trois organisations, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont affirmé que la Commission africaine des droits de l'Homme
"pourrait avoir succombé à des pressions politiques indues de la part du gouvernement éthiopien"
.
Le conflit entre le gouvernement fédéral et les rebelles tigréens, qui a duré deux ans, a été marqué par des allégations de massacres, de viols collectifs et d'autres atrocités commises par toutes les parties.
La Commission de l'Union africaine et le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies ont ordonné des enquêtes distinctes à ce sujet.
L'Éthiopie a rejeté à plusieurs reprises les efforts internationaux visant à enquêter sur ces abus, avertissant que cela pourrait compromettre l'accord de paix signé en novembre 2022 et que son processus de
"justice transitionnelle"
n'avait pas encore commencé.
"Il est décevant que la Commission africaine, dans sa décision de mettre fin au mandat de la Commission d'enquête, se soit appuyée sur une proposition de politique de justice transitionnelle qui n'a pas encore été adoptée"
, ont déclaré les défenseurs des droits humains dans leur lettre.
"Nous pensons que la décision de la Commission africaine reprend à tort la rhétorique du gouvernement éthiopien - partie au conflit et accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité - pour éviter la justice et l'obligation de rendre des comptes"
, ajoute la lettre.
Les ONG demandent la Commission, qui est basée en Gambie, de
"reconsidérer rapidement sa décision de mettre fin au mandat de la Commission d'enquête et de veiller à ce que son mandat se termine, au moins, par un rapport sur ses conclusions et ses recommandations".
À lire également:
#Éthiopie
#Human Rights Watch (HRW)
#Afrique
#Amnesty
#Organisation