Algérie-France: Les autorités algériennes annoncent la dénonciation de l'accord sur les passeports diplomatiques

10:058/08/2025, vendredi
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Crise diplomatique entre Paris et Alger: l’Algérie riposte à la suspension de l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques.
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Crise diplomatique entre Paris et Alger: l’Algérie riposte à la suspension de l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques.

Les autorités algériennes ont annoncé jeudi la dénonciation de l’accord bilatéral d’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, en réaction aux récentes décisions unilatérales prises par la France.

Cette escalade survient dans un climat déjà tendu entre les deux pays.


Dans un communiqué officiel, le ministère algérien des Affaires étrangères a affirmé que
"les Autorités algériennes ont examiné avec beaucoup d’attention la lettre adressée par le Président français à son Premier ministre, ainsi que les explications fournies le 7 août courant au Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France par le Quai d’Orsay".

L’Algérie a rejeté avec fermeté toute pression ou chantage.
"La France, dès la survenance de cette crise de son propre fait, a posé sa gestion en termes de rapports de force. C’est elle qui a procédé par injonctions, ultimatums et sommations. C’était ignorer, bien légèrement, que l’Algérie ne cède pas à la pression, à la menace et au chantage quels qu’ils soient"
, indique le document.

Suspension unilatérale suivie d’une dénonciation réciproque


Le communiqué rappelle que l’accord sur l’exemption de visas n’est pas une initiative algérienne.
"L’Algérie tient à rappeler, une fois de plus, qu’elle n’a été historiquement à l’origine d’aucune demande de conclusion d’un accord bilatéral d’exemption de visas au profit des titulaires de passeports diplomatiques et de service. À maintes reprises, c’est la France, et elle seule, qui a été à l’origine d’une telle demande"
, précise-t-il.

En conséquence, Alger a décidé de dénoncer formellement l’accord:
"En décidant la suspension de cet accord, la France offre à l’Algérie l’opportunité idoine d’annoncer, quant à elle, la dénonciation pure et simple de ce même accord"
, poursuit le ministère. La dénonciation sera notifiée au gouvernement français conformément à l’article 08 de l’accord.

Désormais, les titulaires français de passeports diplomatiques et de service devront se conformer aux mêmes conditions d’obtention de visa imposées aux Algériens par la France.


Un bras de fer diplomatique aux multiples fronts


L’Algérie a également réagi à la volonté française de réactiver le levier visa-réadmission. Cette mesure est, selon Alger,
"en flagrante violation de l’accord algéro-français de 1968 et de la Convention européenne des droits de l’homme de 1950"
.

La protection consulaire des ressortissants algériens en France
"sera sans faille"
, a insisté le communiqué. Alger accuse également Paris de présenter
"une vision biaisée"
de la question des accréditations du personnel diplomatique et consulaire.

"Depuis plus de deux années, c’est la France qui a pris l’initiative de ne pas accorder les accréditations en question au personnel consulaire algérien"
, souligne le communiqué, évoquant trois Consuls Généraux et cinq Consuls concernés. L’Algérie assure avoir strictement appliqué le principe de réciprocité.

Une crise durable entre deux partenaires historiques


En avril 2025, les tensions ont franchi un nouveau seuil, avec l’expulsion réciproque de diplomates: le 14 avril, Alger a expulsé douze diplomates français. Le lendemain, Paris a répondu en expulsant à son tour douze diplomates algériens, tout en rappelant son ambassadeur à Alger.

Ces mesures hostiles illustrent la dégradation continue des relations bilatérales, plombées par des désaccords sur les questions migratoires, de sécurité, de mémoire et de souveraineté.


L’Algérie, dans ce contexte de crise, entend
"saisir par la voie diplomatique la partie française sur d’autres contentieux devant faire l’objet d’une même recherche de règlements"
, conclut le communiqué du ministère.

Outre les tensions récentes, Alger réclame depuis des années la restitution des archives coloniales, des réparations pour les essais nucléaires français dans le Sahara, ainsi que la reconnaissance officielle des crimes coloniaux par la France.


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