Crédit Photo : Munir UZ ZAMAN / AFP
Des personnes participent à une marche de protestation contre l'arrestation et l'assassinat massifs de manifestants au cours des violences de la semaine dernière dans le cadre des manifestations anti-qouta, à Dhaka, le 28 juillet 2024.
Une organisation étudiante bangladaise a appelé à la reprise des manifestations lundi, ses revendications ayant été ignorées par la Première ministre Sheikh Hasina après des troubles ayant fait 205 morts.
"Le gouvernement continue de faire preuve d'une insensibilité totale à l'égard de notre mouvement"
, a déclaré Abdul Kader, l'un des coordinateurs d'Étudiants contre la discrimination, l'organisation à l'initiative du mouvement de contestation contre les quotas d'embauche dans la fonction publique au Bangladesh.
Après un moratoire d'une semaine du mouvement à la suite de violences, les membres d'Étudiants contre la discrimination avaient menacé dimanche de reprendre les manifestations si le gouvernement continuait d'ignorer leurs revendications. Ils exigent la libération de leurs dirigeants --au moins six-- arrêtés par la police, des excuses publiques de la part de Mme Hasina pour le
, le renvoi de plusieurs ministres ainsi que la réouverture des écoles et universités du pays fermées au plus fort de la crise.
"Nous lançons un appel à manifester dans tout le pays"
, a lancé Abdul Kader.
"Nous demandons à tous les Bangladais de faire preuve de solidarité vis-à-vis de nos revendications et de se joindre à notre mouvement"
.
Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre et la répression meurtrière des autorités ont fait au moins 205 morts depuis que ce mouvement a vu le jour début juillet, selon un décompte de l'AFP à partir des données de la police et des hôpitaux.
Pour rétablir l'ordre, le gouvernement de Mme Hasina a notamment déployé l'armée, instauré une coupure nationale d'internet et un couvre-feu à travers le pays. Lundi, des troupes patrouillaient toujours et le couvre-feu restait en vigueur même s'il a été progressivement assoupli, signe que le gouvernement considère que l'ordre a été en grande partie rétabli.
Le ministre des Télécommunications Zunaid Ahmed Palak a annoncé dimanche le rétablissement de l'internet mobile dans l'après-midi, après plus d'une semaine de coupure.
Selon Prothom Alo, le plus grand quotidien du Bangladesh, au moins 9.000 personnes ont été arrêtées dans tout le pays depuis le début de la contestation étudiante.
Il s'agit de l'un des pires soulèvements qu'a connus le Bangladesh depuis que Mme Hasina est redevenue, en 2009, Première ministre après avoir déjà exercé ces fonctions de 1996 à 2001.
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