France: Les députés rejettent massivement le budget 2026

La rédaction avec
15:4222/11/2025, суббота
MAJ: 22/11/2025, суббота
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L’Assemblée nationale française.
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L’Assemblée nationale française.

L’Assemblée nationale française a rejeté dans la nuit de vendredi à samedi le projet de loi de finances pour 2026, plongeant l’exécutif dans une situation politique délicate.

Le rejet de la partie
"recettes"
— avec 404 votes contre, 84 abstentions et une seule voix favorable, celle de Harold Huwart (Liot) — entraîne mécaniquement la chute de l’ensemble du budget, sans même que la section
"dépenses"
n’ait pu être débattue. Le projet de loi est reparti au Sénat pour un nouvel examen, qui débutera jeudi, sur la base du texte initial.

Les tensions ont éclaté autour de plusieurs mesures, notamment l’introduction d’un
"impôt universel"
sur les multinationales et la majoration de la taxe sur les rachats d’actions. Ces propositions, votées contre l’avis du gouvernement, ont été qualifiées de
"fragiles"
par Amélie de Montchalin, qui a défendu devant les députés un
"travail utile"
mais fustigé des mesures
"inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables"
introduites par les oppositions. Sur la plateforme américaine X, elle a dénoncé
"l’attitude cynique"
des extrêmes.

Dans le camp présidentiel, la tonalité était tout aussi amère. Paul Midy a évoqué
"des horreurs économiques",
tandis que le Premier ministre Sébastien Lecornu dénonçait
"des coups tactiques des extrêmes qui rendent la copie insincère".
Pour Éric Coquerel (LFI), c’est au contraire le gouvernement qui s’est entêté à présenter un texte
"comme s’il était majoritaire".
Boris Vallaud (PS) a pointé
"l’intransigeance d’une partie du bloc central",
tout en affirmant vouloir
"chercher le compromis".

Le Rassemblement national, pour sa part, accuse l’exécutif de préparer un passage en force
"par ordonnances ou par un 49.3".
À droite, Philippe Juvin (LR) a invité le gouvernement à recourir à ce dernier outil pour éviter une impasse. En cas d’échec au Sénat, une
"loi spéciale"
pourrait être envisagée pour assurer la continuité fiscale, un scénario que Sébastien Lecornu dit ne pas privilégier.

L’adoption définitive du texte avant la fin de l’année reste incertaine, sur fond de crise budgétaire persistante et de majorité relative. Le Sénat, à majorité de droite, pourrait à son tour remodeler ou bloquer le projet.


Ce rejet intervient alors que la situation budgétaire de la France reste tendue. En 2024, le déficit public s’est établi à 5,8 % du PIB, soit 168,6 milliards d’euros, un niveau supérieur aux prévisions initiales. La dette publique a atteint 113,2 % du PIB, poursuivant sa trajectoire ascendante. Pour 2026, le gouvernement vise un déficit autour de 4,7 %, tout en tablant sur un redressement progressif des comptes, notamment grâce à des mesures fiscales et des économies ciblées.


Mais ces projections sont jugées fragiles par plusieurs institutions. En septembre 2025, Fitch Ratings a abaissé la note de la France à A+, évoquant une dette élevée et une incertitude persistante sur la trajectoire budgétaire. En octobre, Moody’s a maintenu la note souveraine mais a révisé sa perspective à négative, pointant les risques accrus liés à l’instabilité politique et au manque de crédibilité fiscale.


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