L’ex-président de la Centrafrique, François Bozizé, aujourd'hui à la tête de la principale coalition rebelle, a été condamné aux travaux forcés à perpétuité à Bangui, notamment pour "complot" et "rébellion", six mois après être passé en exil du Tchad à la Guinée-Bissau.
M. Bozizé, âgé de 76 ans, réfugié au Tchad jusqu'en mars 2023, date à laquelle il s'est exilé en Guinée-Bissau, est le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale coalition rebelle centrafricaine formée en décembre 2020, qui poursuit une guérilla dans le Nord du pays.
Ali Darassa, chef militaire en fuite de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), principale composante de la CPC, figure parmi les condamnés.
Massacres
Des milliers de civils ont été massacrés jusqu'au paroxysme de la guerre en 2016, et l'ONU a accusé la Séléka et les anti-balakas de crimes contre l'humanité, malgré la présence d'une importante force de maintien de la paix de Casques bleus.
Le conflit, extrêmement meurtrier les premières années, a considérablement baissé d'intensité depuis 2018.
Mais l'ONU et des capitales occidentales accusent l'armée centrafricaine et Wagner -comme les rebelles- de commettre des crimes contre les civils, et le pouvoir de M. Touadéra de rémunérer les paramilitaires et des sociétés russes avec les ressources minérales du pays, notamment l'or et le diamant.
Après plusieurs tentatives de putsch, François Bozizé était parvenu en 2003 à s'emparer du pouvoir par la force en chassant le président Ange-Félix Patassé.
Le général Bozizé, ancien chef d’état-major de l’armée, avait tenté un retour, par les urnes cette fois-ci, en 2020 en se présentant à la présidentielle, mais sa candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, au motif qu'il était poursuivi pour des crimes présumés.
Fin juillet, une nouvelle Constitution a été votée par référendum à plus de 95%. Cette modification de la loi fondamentale permettra au président Touadéra, âgé de 66 ans, de briguer un troisième mandat en 2025.