France : la famille du jeune poignardé dans une mosquée veut que le coupable soit emprisonné

15:533/10/2025, vendredi
AA
Les amis et les proches d'Aboubakar Cissé se tiennent à côté d'un bus en direction de son village natal de Yelimane, devant la mosquée Garantiguibougou à Bamako, le 8 mai 2025. Une cérémonie de prière a eu lieu jeudi à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, un jeune Malien tué dans une mosquée, après que son corps ait été rapatrié dans son pays d'origine pour y être inhumé.
Crédit Photo : OUSMANE MAKAVELI / AFP
Les amis et les proches d'Aboubakar Cissé se tiennent à côté d'un bus en direction de son village natal de Yelimane, devant la mosquée Garantiguibougou à Bamako, le 8 mai 2025. Une cérémonie de prière a eu lieu jeudi à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, un jeune Malien tué dans une mosquée, après que son corps ait été rapatrié dans son pays d'origine pour y être inhumé.

La mère et le cousin du jeune musulman Aboubakar Cissé, poignardé à mort dans une mosquée en France, ont déclaré souhaiter que justice soit faite et que le coupable soit emprisonné.

Le 25 avril, dans la Mosquée Khadidja de La Grand-Combe, dans le département du Gard, le principal suspect, Olivier H., avait demandé à Cissé de l’aider à apprendre la prière. Aboubakar Cissé, reconnu dans la communauté pour son exemplarité et son dévouement, avait accepté cette demande.


Olivier H. a filmé les instants où il poignardait le jeune musulman environ 50 fois alors que celui-ci était en prosternation, et a publié les images sur un site de réseau social.

Après l’attaque, Olivier H. a pris la fuite et s’est rendu le 27 avril au poste de police de Pistoia, en Italie, avant d’accepter d’être extradé vers la France.


Il a été placé en détention le 9 mai dans le cadre de l’enquête pour
"meurtre volontaire motivé par la race ou la religion"
.

Le 20 juin, il a été transféré dans un centre psychiatrique dans le département des Pyrénées-Orientales.


La mère et le cousin d'Aboubakar, Fatoumata Diagouraga et Yoro Cissé, qui s’étaient rendus brièvement en France, ont partagé leurs attentes vis-à-vis de la justice française avec un correspondant d’AA.


"S’il est libéré, il pourrait faire à quelqu’un d’autre ce qu’il a fait à mon fils"
, a déclaré Fatoumata Diagouraga.

Elle a précisé avoir visité la mosquée Khadidja, où son fils a été tué, lors de son arrivée en France, et a remercié tous ceux qui les ont soutenus et accueillis avec respect.


Diagouraga a raconté avoir appris le décès de son fils par téléphone, de la part de son oncle :
"Il m’a appelée, a prié, parlé de Dieu, et avant de me le dire, il a préparé mon cœur"
.

Elle a insisté pour que le suspect soit emprisonné afin qu’il ne fasse pas de mal à d’autres. Selon elle, les avocats du dossier ne considèrent pas qu’Olivier H. soit malade.


Elle a également précisé qu’Aboubakar avait étudié dans une école coranique avant d’arriver en France, et a souligné la forte participation aux funérailles organisées dans son pays, le Mali :


Je n’avais jamais vu cinq prières funéraires pour une seule personne, c’était incroyable.

"Nous voulons que justice soit faite"
, a déclaré Yoro Cissé.

Il a ajouté que les rapports médicaux avaient évoqué un problème psychologique pour Olivier H., mais que la justice ne s’était pas encore prononcée. Les avocats contestent les conclusions des psychologues.


"Une personne folle ne peut pas organiser tout ce qu’il a fait : tuer quelqu’un, filmer, insulter sa religion et Dieu, planifier son départ de France vers l’Italie, changer de coiffure, organiser tout cela, puis aller se dénoncer. Tout cela montre qu’il était conscient de ses actes".

Yoro Cissé a indiqué qu’ils ressentent une douleur éternelle et que la place de leur cousin perdu ne sera jamais comblée.


Il a affirmé qu’Aboubakar a été tué en raison de sa religion, qualifiant l’affaire d’islamophobe, et estime qu’Olivier H. n’a pas agi seul et qu’il existe des complices :


Il n’aime pas les musulmans. Il l’a tué. Nous pensons qu’il n’était pas seul et qu’il y a des complices.

Le cousin a également précisé que les moments où le suspect est entré et sorti de la mosquée et a échangé des messages téléphoniques ont été enregistrés par les caméras de surveillance de la mosquée Khadidja.


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