
Des protocoles confidentiels de réunions entre responsables politiques et sécuritaires israéliens, portant sur le dernier accord de cessez-le-feu à Gaza, révèlent que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté des propositions susceptibles de permettre la libération de tous les otages et une suspension des combats, rapporte lundi la chaîne israélienne 13.
Cinq mois plus tard, cette stratégie, consistant à restreindre l’aide humanitaire à Gaza, a largement dégradé l’image d’Israël sur la scène internationale, sans pour autant affaiblir le Hamas, note la chaîne.
Les protocoles indiquent que la première de ces réunions s’est tenue le 1er mars 2025, au début de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, peu après la restitution des corps des otages Itzik Elgarat, Ohad Yahalomi, Tsahi Idan et Shlomo Mansour. Les discussions portaient alors sur la poursuite de la deuxième phase de l’accord, comprenant des négociations pour mettre fin au conflit et libérer d’autres captifs, ou sur une reprise des opérations militaires.
Israël estime qu’il reste 50 otages à Gaza, dont 20 seraient encore vivants. En parallèle, plus de 10 800 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, souvent dans des conditions dénoncées par des ONG comme inhumaines (torture, privations alimentaires, absence de soins).
La position de Netanyahu
Ronen Bar avait suggéré de mettre fin temporairement à la guerre pour libérer les otages, avec la possibilité de reprendre les combats ensuite. Pour rappel, la première phase de l’accord, négociée par l’Égypte et le Qatar avec le soutien des États-Unis, avait débuté le 19 janvier et s’était achevée en mars, le Hamas ayant respecté les termes. Mais le 18 mars, Netanyahu a abandonné la phase deux et relancé l’offensive sur Gaza.
La semaine dernière, Israël s’est retiré des négociations indirectes avec le Hamas à Doha, en raison de désaccords concernant le retrait de Gaza, la fin de la guerre, la libération des prisonniers palestiniens et l’acheminement de l’aide humanitaire.
Réactions des familles d’otages
Contexte judiciaire et militaire
Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël mène depuis le 7 octobre 2023 une offensive massive sur Gaza, qui a déjà causé près de 61 000 morts palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et plongé l’enclave dans une situation humanitaire catastrophique.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice.