France: Un homme se présente armé et cagoulé devant la mosquée de Thyez

La rédaction
11:3329/05/2025, Thursday
Yeni Şafak
Un homme en treillis militaire sur le parking de la mosquée de Thyez, en Haute-Savoie, le 24 mai 2025.
Crédit Photo : YeniSafak / Nouvelle Aube
Un homme en treillis militaire sur le parking de la mosquée de Thyez, en Haute-Savoie, le 24 mai 2025.

Le 24 mai 2025, un homme cagoulé, en tenue militaire et armé, s’est présenté devant la mosquée de Thyez (Haute-Savoie) avant d’être interpellé par la gendarmerie. Selon nos sources, il s’agirait d’un joueur d’Airsoft affirmant être venu "demander l’heure", mais cette version ne rassure pas les fidèles. Ni la préfecture ni la gendarmerie n’ont communiqué sur l’affaire, suscitant incompréhension et colère. Cet incident relance la question de la sécurité réelle des mosquées, malgré les promesses réitérées du gouvernement. Aucune mesure visible n’aurait été prise, et le silence des autorités alimente l’idée d’un traitement inégal entre lieux de culte. Un mois après le meurtre d’Aboubacar dans une mosquée, le sentiment d’abandon grandit. Pour beaucoup, détourner le regard quand une mosquée est visée revient à dire que les musulmans ne bénéficient pas des mêmes droits. Une situation jugée inadmissible.

Un homme cagoulé et armé interpellé


Le samedi 24 mai 2025, un individu en tenue militaire, le visage dissimulé sous une cagoule et porteur d'une arme de poing ainsi que d'une arme longue, s'est présenté devant la mosquée de Thyez, en Haute-Savoie.


L'homme a été rapidement
interpellé par la gendarmerie
, selon les informations que nous avons pu confirmer.


L’affaire aurait pu être rapidement clarifiée. Pourtant, malgré nos nombreuses sollicitations,
ni la préfecture ni la gendarmerie n’ont souhaité faire de déclaration officielle
. Un
mutisme incompréhensible
alors que l'incident suscite une vive inquiétude parmi les fidèles de la mosquée.

Un joueur d'Airsoft venu "demander l’heure"


Selon nos sources, l’individu serait
membre d’un club d’Airsoft
, un jeu de simulation militaire utilisant des armes factices. Il aurait affirmé être venu
"demander l’heure"
, sans intention hostile. L’arme qu’il portait serait une réplique inoffensive.

Une version confirmée par nos sources.

Mais pour beaucoup de fidèles, cette version peine à rassurer.
"Aujourd’hui c’était un joueur d’Airsoft. Et demain ? Qui viendra, et avec quelles intentions ?"
, s’interroge un membre de la communauté locale sous couvert d'anonymat, encore sous le choc.

Abdulsamet Tanriverdi, président de l'association qui gère la mosquée, se veut rassurant. S'exprimant sur le réseau social Instagram, Tanriverdi rappelle que
"la vigilance reste essentielle"
car
"le traumatisme de l’islamophobie est bien réel"
.

Le président précise vouloir
"apaiser, calmer et apporter un peu de souffle aux familles qui ont passé un week-end horrible",
tout en soulignant que
"notre mobilisation doit être vive, encourageante et rester toujours active".


Des promesses de sécurité restées lettre morte ?


Cet incident relance une question récurrente:
la protection effective des lieux de culte musulmans
en France. Ces dernières années, les différents ministres de l’Intérieur ont multiplié les déclarations sur le renforcement de la sécurité des mosquées.

Or, à Thyez,
aucune présence policière préventive n’était visible
. Aucune annonce publique n’a été faite par les autorités après l’interpellation de l’individu. Pour certains observateurs, cela donne le
sentiment d’un décalage profond entre les annonces gouvernementales et la réalité de terrain
.

Pourquoi ce silence des autorités ?


L’absence de communication officielle sur un tel incident soulève des interrogations légitimes:


Des mesures de sécurité ont-elles été prises suite à l’incident ?

Pourquoi l’interpellation n’a-t-elle pas été rendue publique ?

Peut-on apparaître masqué et armé devant un lieu de culte sans déclencher d’alerte ?


Ce silence, pour beaucoup, est
synonyme d’inaction voire de banalisation
. Dans un contexte de
hausse des actes islamophobes
, cette posture interroge car l’État est censé devoir protéger
tous
les lieux de culte.

Si un homme cagoulé et armé s’était présenté devant une synagogue, tout observateur serait en droit de penser que l’affaire aurait fait la une de tous les médias nationaux.

Pourquoi ce deux poids, deux mesures quand il s’agit d’une mosquée ? En détournant le regard, les autorités envoient un message terrible: celui que
les musulmans pratiquent un sous-culte
et sont
des sous-citoyens
. C’est inadmissible.

Un mois après le meurtre d’Aboubacar dans une mosquée, les attaques continuent. Le silence autour de l’affaire de Thyez, et la volonté manifeste de
l’étouffer
, envoient un
signal dangereux
: celui de l’indifférence face aux agressions visant les musulmans.

Alors que la France affirme protéger la liberté de culte,
le manque de transparence autour de cet événement fragilise ce discours
. Et le doute s’installe:
les mosquées bénéficient-elles réellement de la protection promise ?

A lire également:






#France
#Thyez
#mosquée
#islamophobie
#sécurité des mosquées
#Gérald Darmanin
#Airsoft
#lieu de culte
#gendarmerie
#fidèle
#incident mosquée