Palestine: Les attaques d'Israël contre Gaza ont été l'un des exemples les plus concrets d'exploitation environnementale

La rédaction avec
13:456/11/2025, jeudi
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Une jeune Palestinienne porte un pot de riz qu'elle a reçu dans un refuge où vivent des familles à Gaza, en Palestine, le 5 novembre 2025.
Crédit Photo : MAJDI FATHI / NurPhoto / AFP
Une jeune Palestinienne porte un pot de riz qu'elle a reçu dans un refuge où vivent des familles à Gaza, en Palestine, le 5 novembre 2025.

Les attaques menées par Israël contre la bande de Gaza ont intensifié les menaces environnementales déjà critiques, affectant gravement les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’accès à l’eau.

Selon plusieurs études, l’efficacité des ressources hydriques dans le territoire assiégé a chuté de 60 % à seulement 25 %.


Depuis le 8 octobre 2023, date du début de l’offensive israélienne, la crise humanitaire s’est aggravée: l’impossibilité de collecter les déchets, la pénurie d’eau potable et la destruction d’infrastructures vitales accroissent les risques écologiques.


L’ONU a d’ailleurs désigné le 6 novembre comme Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre, rappelant l’ampleur des dégâts causés par les conflits armés.


Destruction massive des infrastructures


D’après les images satellitaires de l’UNOSAT, environ 83 % des bâtiments de Gaza ont été endommagés au 22 septembre 2025, dont près de 18 000 totalement détruits. Par rapport à juillet 2025, cela représente une hausse de 7 % des bâtiments touchés et de 36 % des destructions totales, particulièrement dans les quartiers d’Az-Zaitoun et d’Al-Shuja’iyya.


Crise aiguë de l’eau et de l’assainissement


Une étude de l’Institut de recherche environnementale d’Arava révèle que la consommation quotidienne d’eau par habitant à Gaza est tombée à 8,4 litres, bien en dessous du minimum de 15 litres recommandé par l’OMS en situation d’urgence. En outre, 41 % des réservoirs d’eau sont contaminés, exposant la population à des maladies hydriques et menaçant l’aquifère partagé avec l’Égypte et Israël.


Plus de 75 % des puits sont désormais endommagés ou inaccessibles. Parallèlement, l’effondrement des infrastructures d’assainissement a provoqué l’arrêt des stations d’épuration et la prolifération de déchets et d’eaux stagnantes, favorisant la propagation de maladies.


Les déchets médicaux représentent également un danger majeur : sur environ 25 tonnes produites chaque mois, seules 4 à 6 % peuvent être collectées et traitées.


Biodiversité et pollution régionale


La destruction des espaces verts menace l’équilibre écologique : 29 espèces de reptiles sont aujourd’hui en danger. Selon les données satellitaires, 80 % des arbres de Gaza ont été détruits. La pollution se propage désormais jusqu’aux côtes d’Israël, du Liban, de la Türkiye et même de Chypre.


Les attaques perturbent également les routes migratoires des oiseaux. Certains chercheurs craignent que les grands oiseaux soient confondus avec des drones et abattus.


Recul des objectifs de développement durable


Une étude publiée par Springer Nature souligne que le conflit à Gaza compromet gravement la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) : éradication de la pauvreté, santé pour tous, éducation, accès à l’eau, emplois décents et lutte contre le changement climatique.


Les destructions agricoles sont massives : selon l’UNOSAT, 80 % des terres cultivables ont été endommagées ou détruites entre 2018 et 2025. La production alimentaire s’effondre, les prix explosent, et la sécurité alimentaire de la population est menacée.


Contexte politique


Le 9 octobre, le président américain Donald Trump a annoncé l’approbation de la première phase d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, entré en vigueur le 10 octobre après le retrait israélien de la "ligne jaune".


Cependant, malgré l’accord, l’armée israélienne poursuit ses opérations contre les Palestiniens sous divers prétextes.


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