Le président colombien Gustavo Petro.
Le président colombien Gustavo Petro a rejeté jeudi la revendication du Pérou sur une île du fleuve Amazone, dans une zone située à la frontière entre les deux pays, des propos vivement dénoncés par le gouvernement de Lima.
Un différend de longue date oppose les deux pays au sujet de la frontière dans la région traversée par le fleuve Amazone, dont le cours changeant crée fréquemment de nouvelles îles.
Au cœur de la polémique, l'île Santa Rosa, peuplée de 3.000 habitants, se trouve à la triple frontière entre le Brésil, la Colombie et le Pérou.
Les autorités péruviennes affirment qu'il s'agit d'une extension de l'île Chineria, formée lorsque le niveau de l'eau dans l'Amazone a baissé. En juillet, le Pérou a officiellement créé le district de Santa Rosa et envoyé des fonctionnaires dans la région.
La Colombie
"ne reconnaît pas la souveraineté du Pérou sur l'île dite de Santa Rosa et ne reconnaît pas les autorités de facto imposées dans la région"
, a déclaré le président Petro dans un discours prononcé dans la ville colombienne de Leticia, près de l'île disputée.
Mardi, M. Petro a affirmé que
"l'action unilatérale"
du Pérou
"pourrait entraîner la disparition de Leticia en tant que port amazonien, la privant ainsi de sa vie commerciale".
Le gouvernement colombien a appelé à la création d'une commission binationale chargée de se prononcer sur la question. Depuis l'île de Santa Rosa, où il s'est rendu jeudi, le Premier ministre péruvien, Eduardo Arana, a rejeté les propos du président colombien.
"Nous rejetons catégoriquement ces propos qui nient la souveraineté péruvienne"
, a dit M. Arana devant des journalistes et des responsables locaux.
Le chef de la diplomatie péruvienne, Elmer Schialer, en visite officielle au Japon avec la présidente Dina Boluarte, a affirmé que M. Petro
"n'avait aucune raison juridique, historique ou géographique"
de faire ces déclarations.
"L'île de Santa Rosa n'est pas un nouvel îlot. Elle fait partie du territoire péruvien depuis plus d'un siècle"
, a-t-il dit à la chaîne de télévision Canal N.
La dynamique hydrologique du fleuve Amazone rend complexe la délimitation des frontières. En vertu d'un traité bilatéral signé en 1922, la frontière est fixée au point le plus profond du fleuve.
La baisse du niveau des eaux de l'Amazone ces dernières années a suscité l'inquiétude des experts colombiens en hydrologie. Ils préviennent que le pays pourrait perdre son accès direct au fleuve, ce qui nuirait à Leticia, un important port fluvial colombien.
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