La Cour pénale internationale met en garde contre "les menaces" à son encontre

La rédaction
18:063/05/2024, Cuma
AFP
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Les services de M. Khan n'ont pas voulu préciser à la presse française de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et au "génocide" à Gaza.
Crédit Photo : REMKO DE WAAL / ANP / AFP
Les services de M. Khan n'ont pas voulu préciser à la presse française de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et au "génocide" à Gaza.

La Cour pénale internationale (CPI) a lancé vendredi une mise en garde aux "individus qui (la) menacent de représailles" - elle ou son personnel -, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une "atteinte à l'administration de la justice".

Le bureau du procureur en chef Karim Khan, basé à La Haye, a dit chercher à
"s'engager de manière constructive avec toutes les parties prenantes chaque fois que le dialogue est conforme à son mandat"
, dans un communiqué publié sur X.

"Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour"
en cas de
"décisions"
 sur des enquêtes relevant de son mandat, a-t-il ajouté.

"De telles menaces, même si elles ne sont pas suivies d'effet, peuvent constituer une atteinte à l'administration de la justice"
par la CPI, avertit-il.

La CPI appelle à la fin
"immédiate"
des
"tentatives d’entraver, d’intimider ou d’influencer indûment ses responsables".

Les services de M. Khan n'ont pas voulu préciser à l'AFP de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et au
"génocide"
à Gaza.

Israël poursuit sa guerre malgré l'adoption d'une résolution de cessez-le-feu immédiate par le Conseil de sécurité de l'ONU et malgré sa comparution devant la Cour internationale de Justice pour des crimes de
"génocide".

Ce communiqué coïncide avec les rapports faisant état d'une possible émission de mandats d'arrêt contre des officiels israéliens par la CPI, parmi lesquels le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, pour d'éventuels crimes de guerre à Gaza, avec le bilan de plus de 34 000 Palestiniens tués par les forces israéliennes depuis l'incursion du Hamas du 7 octobre 2023 qui aurait coûté la vie à environ 1 200 Israéliens.



Selon le président israélien Isaac Herzog, une éventuelle inculpation de responsables israéliens par la CPI représenterait
"un danger pour les démocraties".

M. Netanyahu a, lui, jugé que l'émission éventuelle de tels mandats d'arrêts viserait à
"menacer les dirigeants et soldats d'Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d'Israël à se défendre". 

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice dans la Bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures.

Des groupes palestiniens estiment que des milliers de Palestiniens ont été détenus par les forces israéliennes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.


Israël a également imposé un blocus paralysant sur la bande de Gaza, laissant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, au bord de la famine.

La guerre israélienne a provoqué le déplacement interne de 85% de la population de Gaza, en raison de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.


Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Une décision provisoire rendue en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir que l'aide humanitaire soit fournie aux civils de Gaza.


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