L'État américain de l'Alabama s'apprête jeudi à mettre à mort un condamné par inhalation d'azote, une première mondiale dénoncée par l'ONU qui a comparé ce mode d'exécution à une forme de "torture".
L'exécution de Kenneth Eugene Smith, définitivement condamné en 1996 à la peine capitale pour le meurtre d'une femme, commandité par son mari, sera la première de l'année aux États-Unis, où 24 ont été réalisées en 2023, toutes par injection létale.
La gouverneure républicaine de cet État du sud-est du pays, Kay Ivey, a fixé à jeudi, 06H00 GMT, le début de la période de 36 heures pendant laquelle l'exécution peut se tenir.
L'Alabama est l'un des trois États américains autorisant les exécutions par inhalation d'azote, dans lequel le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d'oxygène).
Le protocole d'exécution par hypoxie à l'azote de l'Alabama ne prévoit pas de sédation, alors que l'Association américaine vétérinaire (AVMA) recommande d'administrer un sédatif aux animaux, même de grande taille, lorsqu'ils sont euthanasiés de cette façon, a souligné la porte-parole.
Recours épuisés
Kenneth Eugene Smith, dont tous les recours en Alabama ont été rejetés, a saisi la Cour suprême des États-Unis, au motif que cette nouvelle tentative d'exécution violerait ses droits constitutionnels, ainsi qu'une demande de sursis. Mais la plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, a rejeté mercredi cette requête.
Kenneth Eugene Smith a été reconnu coupable du meurtre en 1988 d'Élizabeth Dorlene Sennett, 45 ans, commandité par le mari de cette dernière, Charles Sennett, un pasteur lourdement endetté et infidèle, pour faire croire à un cambriolage qui aurait mal tourné.
Malgré le suicide du mari, la police était remontée jusqu'aux deux meurtriers. Le complice de Kenneth Eugene Smith, John Forrest Parker, condamné à la peine capitale, a été exécuté en 2010.
Mais dans son cas comme dans celui de son complice, le juge avait passé outre l'avis des jurés et l'avait condamné à la peine capitale, une possibilité existant à l'époque dans quelques États mais désormais abolie sur l'ensemble du territoire américain.
La peine de mort a été abolie dans 23 États américains, tandis que six autres observent un moratoire sur son application sur décision du gouverneur.