
Les Françaises et les Français veulent moins d'enfants, selon une étude récente publiée par l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Il s'agit de la deuxième édition de l'enquête Erfi (Étude des relations familiales et intergénérationnelles), qui analyse les parcours de vie, les intentions de fécondité et les évolutions des aspirations familiales sur près de vingt ans.
Selon les résultats de l'enquête publiés ce mercredi, les démographes Milan Bouchet-Valat et Laurent Toulemon indiquent que le nombre moyen d'enfants désirés a nettement baissé, en particulier chez les femmes de moins de 40 ans.
Entre 2005 et 2023, cette moyenne est passée de 2,39 à 1,76 enfant. Les auteurs notent également que le nombre idéal d'enfants recule désormais plus vite que le nombre réellement mis au monde.
L'enquête souligne que ce phénomène n'est pas seulement lié à un report des naissances à un âge plus tardif, mais bien à une révision durable des projets parentaux.
Le rapport met en évidence plusieurs facteurs explicatifs : l'instabilité économique, la précarité de l'emploi, les difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale, mais aussi les inquiétudes face au changement climatique et à l'avenir du monde. Pour une partie croissante de la population, faire des enfants n'apparaît plus comme une évidence.
Malgré cette baisse, la France conserve l'un des taux de fécondité les plus élevés d'Europe. Mais elle reste en dessous du seuil de renouvellement des générations, fixé à 2,07 enfants par femme.