Au moment où Israël poursuit son offensive contre Rafah, les dirigeants arabes réfléchissent aux moyens de soutenir la Bande de Gaza après la guerre, en posant comme condition d'ouvrir la voie à un État palestinien.
Le pari est loin d'être gagné, mais le quintette formé par les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Jordanie et l'Égypte a clairement fait savoir que son soutien financier et politique, crucial pour l'avenir de la bande de Gaza dévastée, aurait un coût.
Sans une véritable voie politique (...) il serait très difficile pour les pays arabes de discuter de comment nous allons gouverner.
Ce n'est pas la première fois que les dirigeants arabes défendent la solution à deux États, susceptible de désamorcer les tensions au Moyen-Orient. Mais la guerre entre Israël et la Palestine représente pour eux à la fois une urgence et une opportunité.
La guerre à Gaza sera également en tête de l'ordre de jour du sommet de la Ligue arabe prévu jeudi à Bahreïn.
Processus de réforme
L'une des questions centrales de ce plan est la réforme de l'Autorité palestinienne, qui permettrait d'unifier sous une même direction la Palestine occupée et la Bande de Gaza, sous l'Autorité du Hamas depuis 2007.
"Nous avons un plan"
Mais le principal obstacle à surmonter est le gouvernement de Benjamin Netanyahu, a estimé l'analyste émirati Abdulkhaleq Abdulla, en soulignant que les efforts arabes essayaient aussi d'atteindre l'opposition israélienne.
Le chef de la diplomatie des Émirats arabes unis, Abdallah ben Zayed, a ainsi rencontré Yair Lapid, figure de l'opposition israélienne, le mois dernier à Abou Dhabi où ils ont discuté de la nécessité de mener des négociations sur une solution à deux États, selon un communiqué du ministère émirati des Affaires étrangères.
Les dirigeants arabes ont largement exclu la possibilité participer à la gouvernance de Gaza ou d'envoyer des troupes dans les conditions actuelles.
En tant que pays arabes, nous avons un plan. Nous savons ce que nous voulons. Nous voulons la paix sur la base de la solution des deux États.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux géants du Golfe riches en pétrole, sont également réticents à payer la facture de la reconstruction sans garanties.