France : un journaliste de Radio Nova dénonce les limites du sondage de l'IFOP

La rédaction avec
18:0125/11/2025, mardi
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Un manifestant brandit une pancarte en soutien aux Palestiniens lors d'un rassemblement contre l'islamophobie, à Paris, le 11 mai 2025. Diverses organisations et personnalités publiques ont appelé à une marche à Paris le 11 mai 2025 pour condamner "la montée de l'islamophobie en France" et rendre hommage à Aboubakar Cissé, un jeune homme tué dans une mosquée du Gard le 25 avril.
Crédit Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Un manifestant brandit une pancarte en soutien aux Palestiniens lors d'un rassemblement contre l'islamophobie, à Paris, le 11 mai 2025. Diverses organisations et personnalités publiques ont appelé à une marche à Paris le 11 mai 2025 pour condamner "la montée de l'islamophobie en France" et rendre hommage à Aboubakar Cissé, un jeune homme tué dans une mosquée du Gard le 25 avril.

Un sondage de l’IFOP sur le rapport des musulmans aux valeurs républicaines suscite de vives réactions en France. Mardi, Azzeddine Ahmed Chaouch, journaliste sur Radio Nova, a commenté cette enquête.

Il souligne que
"ce week-end, j'ai lu ce sondage, je te le montre, voilà, je l'ai imprimé, 60 pages. C'est un sondage qui a inondé les ouvertures de chaînes d'infos, de journaux, de radios et de débats en tout genre"
. Il a ajouté que cette enquête,
"signée par l'IFOP, fait état de la radicalité croissante des fidèles en France, des fidèles musulmans, peut-être gagnés par la tentation de l'islamisme"
.

Selon l’IFOP, le sondage met en évidence plusieurs tendances chez certains jeunes musulmans en France : une réaffirmation identitaire, une adhésion croissante à des normes religieuses plus strictes, parfois qualifiée de
"réislamisation"
, ainsi qu’une tentation d’adhérer à des thèses islamistes, décrite par l’institut comme
"une dynamique qui ne serait pas réversible"
.


"Contre-société"


L’enquête évoque également une possible tendance à se replier sur des pratiques plus rigoristes, que l’IFOP présente comme une évolution de type
"contre-société"
.

Azzeddine Ahmed Chaouch a critiqué le traitement médiatique du sondage.
"Forcément, c'était carnaval pour CNews et Europe 1… ce sondage s'est même invité à la table des médias "bobo" "
, a-t-il commenté. Il a relevé que France Inter adopte un ton alarmiste, soulignant que, pour Patrick Cohen, l’étude est
"particulièrement solide"
, une appréciation avec laquelle il n’est pas d’accord, qualifiant l’enquête de
"particulièrement problématique"
.

Selon Chaouch, plusieurs biais méthodologiques limitent la portée du sondage. L’échantillon de 1 005 personnes est trop restreint pour représenter l’ensemble des musulmans français, et les questions posées, notamment sur l’islamisme ou le frérisme, ne sont pas clairement définies.

Il note également que les répondants sont
"des musulmans français, des étrangers… des personnes maîtrisant mal le français. Un bon pot pourri d'arabes"
.

"À l'arrivée, cela devient pourtant "les musulmans pensent", "les musulmans disent", alors que beaucoup ont du mal à se définir"
, a précisé le journaliste, rappelant que la part de ceux ayant une pratique plus poussée est surreprésentée dans l’échantillon.

Ces réactions interviennent alors que plusieurs associations musulmanes ont décidé de porter l’affaire devant la justice


Quatre associations musulmanes ont saisi le tribunal de Paris pour contester le sondage publié le 18 novembre, intitulé "État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme".


Les CDCM du Loiret, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne estiment que l’étude viole "le principe d’objectivité" prévu par la loi de 1977, et qu’elle
"diffuse le poison de la haine"
en amplifiant des résultats minoritaires.

L’IFOP a rejeté ces accusations, affirmant que son enquête respecte strictement ses méthodes, et annonce également une plainte contre deux députés LFI accusés d’avoir publiquement mis en cause l’institut.


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