
La suspension de l’aide américaine pourrait priver d’eau potable Jacobabad, l’une des villes les plus chaudes au monde, alerte l’ONG pakistanaise HANDS.
Après des années de travaux financés par l’USAID, l’arrêt des fonds met en péril une station de filtration vitale pour des centaines de milliers d’habitants.
Une ville au climat extrême menacée par la suspension des fonds
Jusqu’à récemment, le million d’habitants du district dépendait de citernes tractées par des ânes, vendant à prix d’or une eau souvent contaminée et parfois chargée en arsenic. En 2012, l’USAID avait alloué 66 millions de dollars pour réhabiliter une station de pompage et de filtration d’eau située à 22 km de la ville, améliorant considérablement les conditions sanitaires.
Un retour aux pénuries d’eau potable ?
Pour 350 000 habitants, cette station fournit chaque jour 5,6 millions de litres d’eau potable pour 1,5 euro par mois, soit dix fois moins cher que l’eau des citernes ambulantes. Toufail Ahmed, 25 ans témoigne:
Cette station a changé nos vies. Sans elle, survivre sera un défi, car l’eau est essentielle.
Un risque de crise humanitaire
Si aucun financement n’est trouvé, le pompage de l’eau pourrait cesser dans les prochains mois. Or, le gouvernement local ne dispose ni des fonds ni des compétences techniques pour assurer la gestion de l’infrastructure à long terme.
Le Pakistan, qui n’est responsable que de moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est pourtant le pays le plus impacté par le changement climatique, selon un classement de l’ONG Germanwatch. En 2022, des pluies de mousson exceptionnelles avaient submergé un tiers du pays, faisant plus de 1 700 morts et causant près de 15 milliards de dollars de dégâts.