Chine: la Cité interdite restaure ses trésors culturels pour préserver son patrimoine

La rédaction avec
15:3126/02/2025, mercredi
AFP
La Cité interdite à Pékin en Chine, le 26 février 2025.
Crédit Photo : WANG Zhao / AFP / Archive
La Cité interdite à Pékin en Chine, le 26 février 2025.

Dans un atelier de la Cité interdite à Pékin, une restauratrice d'objets anciens, penchée sur une figurine vieille de plusieurs siècles, utilise un coton-tige pour nettoyer minutieusement ses recoins poussiéreux après des années passées en réserve.

Seule une fraction des 1,86 million d'objets conservés dans le musée de l'ancien palais impérial de Pékin est accessible au public. Ces trésors sont exposés à tour de rôle selon les rotations et les expositions.


Sous l'impulsion du président chinois Xi Jinping, qui plaide régulièrement pour une meilleure préservation du patrimoine culturel, les efforts de conservation se sont intensifiés.


Des milliers d'objets anciens sont en cours de restauration dans l'espoir, une fois rénovés, d'être présentés aux visiteurs de l'ex-palais des empereurs des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911).

La semaine dernière, lors d'une visite organisée par le gouvernement, l'AFP a pu accéder à cet atelier lumineux situé dans une aile de l'ancienne Cité interdite.


Des ouvriers portant des gants en latex manipulent ces pièces précieuses, les tamponnant et les polissant délicatement pour restaurer la splendeur d'antan des lanternes, des pendentifs en jade ou des peintures usées par le temps.


Travail minutieux


Une restauratrice utilise un pinceau fin pour retoucher une tête de statue écaillée, tandis qu'une autre applique un liquide sur un rouleau ancien datant de la dynastie Qing.


"Cette restauratrice est en train de restaurer la bordure de l'objet, c'est-à-dire le matériau ornemental de son support"
, explique Ma Yue, responsable de la section de conservation des calligraphies et peintures du musée.

"La restauration de cette pièce est assez représentative de notre travail, car nous devons nous baser sur les éléments d'origine, que ce soit au niveau du support, des matériaux utilisés, de la palette de couleurs ou encore du degré de vieillissement".

Dans la partie du musée ouverte au public, les résultats de ce travail de conservation sont déjà visibles pour les milliers de visiteurs quotidiens qui arpentent l'ancienne Cité interdite.


Certains se parent de costumes traditionnels pour immortaliser leur passage le long des murs rouges de l'immense complexe.

Un nouveau centre culturel, dont l'ouverture est prévue en octobre à Pékin, devrait considérablement augmenter le nombre d'objets restaurés chaque année, selon le musée.


Histoire mouvementée


Transformée en musée en 1925 après l'expulsion du dernier empereur Pu Yi, la Cité interdite célèbre cette année son 100e anniversaire.


Sa collection comprend des peintures, des calligraphies, des objets en bronze, en or et en argent, des céramiques et des textiles, couvrant presque toutes les formes d'art chinois, de la préhistoire à l'époque moderne.

Le musée et ses trésors ont été menacés à plusieurs reprises au XXe siècle, notamment pendant l'invasion japonaise et la guerre civile chinoise.


Pour éviter que ces œuvres ne tombent entre les mains des troupes japonaises, des centaines de milliers d'objets ont été déplacés par le gouvernement chinois de l'époque.


Après la défaite face aux forces communistes en 1949, les nationalistes ont transporté une partie de cette collection à Taïwan.


Le musée a formé sa première équipe de conservation en 1952.


Durant la Révolution culturelle (1966-1976), une grande quantité d'objets d'art et de sites historiques en Chine ont été détruits ou endommagés par des jeunes révolutionnaires, visant les symboles du passé impérial.


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