Sous la pression de la Maison Blanche, l’agence spatiale américaine relance la concurrence pour un nouvel atterrisseur lunaire afin d’atteindre la Lune avant la Chine.
La NASA a annoncé d’importants changements dans sa stratégie d’alunissage, invoquant les retards de développement du vaisseau Starship de SpaceX et la pression croissante de la Maison Blanche pour atteindre la Lune avant la Chine, rapporte Ars Technica.
S’exprimant lundi sur Fox News, l’administrateur par intérim de la NASA, Sean Duffy, a indiqué que SpaceX avait pris du retard dans le cadre de son contrat de 2,9 milliards de dollars pour le système d’atterrissage lunaire (Human Landing System). Il a ajouté que le président Donald Trump souhaitait voir des astronautes américains poser le pied sur la Lune avant la fin de son mandat et que l’agence allait rouvrir la compétition pour de nouveaux modèles d’atterrisseurs.
"Ils sont en retard, et le président veut s’assurer que nous battions les Chinois"
, a déclaré Duffy, également secrétaire américain aux Transports.
"Je suis donc en train de rouvrir ce contrat. Je pense que des entreprises comme Blue Origin vont participer, et peut-être d’autres."
Cette annonce marque la reconnaissance officielle par la NASA que l’objectif d’un alunissage habité d’ici 2027 n’est plus réaliste.
SpaceX, détenue par Elon Musk, et Blue Origin détiennent déjà des contrats avec la NASA pour développer des atterrisseurs lunaires réutilisables. Toutefois, des défis techniques majeurs — tels que le ravitaillement en orbite — ont ralenti les progrès. Duffy a également laissé entendre que des entreprises traditionnelles du secteur aérospatial, comme Lockheed Martin, pourraient rejoindre la compétition.
Lockheed a confirmé lundi qu’elle travaillait sur des concepts alternatifs et se disait prête à soutenir la NASA
"aussi rapidement que possible".
"Tout au long de cette année, Lockheed Martin a mené d’importantes analyses techniques et programmatiques pour des atterrisseurs habités susceptibles d’offrir à la NASA une solution sûre et rapide pour le retour de l’homme sur la Lune"
, a déclaré Bob Behnken, vice-président de la stratégie d’exploration et de technologie chez Lockheed Martin Space.
L’élargissement du programme pourrait nécessiter un financement supplémentaire du Congrès, portant les coûts totaux entre 20 et 30 milliards de dollars — soit près de dix fois la valeur du contrat initial attribué à SpaceX.
Elon Musk a toutefois minimisé les inquiétudes liées aux retards, écrivant sur X:
SpaceX avance comme l’éclair comparé au reste de l’industrie spatiale... De plus, Starship réalisera toute la mission lunaire. Notez bien mes mots.
Musk, principal donateur de la campagne de Trump et conseiller proche, s’était brouillé avec l’ancien président durant l’été.
Alors que la pression politique et technique s’intensifie, l’avenir du programme lunaire de la NASA dépendra de la capacité de cette nouvelle concurrence à accélérer réellement les progrès.
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