Que se passe-t-il dans le "camp MAGA" de Trump ?

Donald Trump avait promis que s'il était élu président des États-Unis, sa première tâche serait d'expulser les immigrés sans statut légal dans le pays. En prenant ses fonctions le 20 janvier 2025, il est curieux de savoir si Trump tiendra cette promesse. Lors des élections de 2016, Trump avait promis de construire un mur à la frontière mexicaine et de renvoyer dans leur pays les personnes entrées illégalement aux États-Unis.

Les "immigrés" sont apparus comme la question la plus importante pour les républicains trumpistes. Les trumpistes accusent les immigrants de perturber la culture dominante de l'"Amérique blanche". Une autre justification est que les immigrants déplacent les travailleurs américains blancs. Selon les suprémacistes blancs, l'arrêt du flux de migrants est au cœur de la rhétorique "Make America Great Again (MAGA)" de Trump.

Les républicains trumpistes affirment que la population croissante des "Hispano-Américains", ainsi que d'autres groupes ethniques, favorise les démocrates. Les Républicains MAGA ont développé un discours selon lequel les "Américains blancs" perdront leur majorité dans la population américaine d'ici 25 à 30 ans.

Cependant, Trump a augmenté de manière inattendue sa part de voix parmi les électeurs "hispaniques/latinos" et "afro-américains" lors des élections de 2024. Trump a également enregistré des augmentations significatives dans d'autres groupes d'électeurs. Les observateurs qualifient cette évolution de résultat de la "coalition trumpienne" et soulignent que cette coalition pourrait maintenir les républicains au pouvoir pendant longtemps. D'aucuns estiment que cette coalition est également à l'origine de certaines des nominations de haut niveau effectuées par M. Trump.

Dans ce contexte, il convient de noter que Trump a nommé Vivek Ramaswamy, d'origine indienne, au poste de "coprésident" du ministère de l'efficacité gouvernementale, Kash Patel, également d'origine indienne, au poste de directeur du FBI, le Dr Jay Bhattacharya au poste de directeur des "Instituts nationaux de la santé (NIH)" et Sriram Krishnan au poste de conseiller principal en matière d'"intelligence artificielle" au sein du "Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison-Blanche".

Une autre nomination notable de Trump a été celle de Harmeet Dhillon, d'origine sikhe, au poste de secrétaire adjoint aux droits civils du ministère de la justice. Lorsque Dhillon, un immigrant républicain indien bien connu, a récité une "prière sikh" lors d'un événement politique, les chrétiens pro-MAGA ont vivement réagi.

Les nominations de Trump ont été accueillies avec surprise par les républicains MAGA. Cette perplexité se transforme en colère lorsque Ramaswamy réclame des facilités de visa pour attirer des ingénieurs hautement qualifiés dans la "Silicon Valley". Le plaidoyer de Sriram Krishnan et d'Elon Musk en faveur de l'externalisation des ingénieurs provoque des divisions dans le camp des Trumpistes purs et durs.

Ce développement est couvert par les médias américains avec les titres "La guerre civile MAGA a commencé". Laura Loomer, célèbre pour ses théories du complot pro-Trump, a déclaré la guerre à Musk et Ramaswamy avec ses messages sur les médias sociaux. Laura Loomer souligne que la facilitation des visas pour les ingénieurs étrangers hautement qualifiés est diamétralement opposée au programme d'immigration de Trump.

"Il est alarmant de voir le nombre de gauchistes de carrière nommés pour servir dans l'administration de Trump qui partagent des points de vue directement opposés à son programme 'America First'", a déclaré Loomer dans un communiqué.

"Une culture qui célèbre la reine du bal de fin d'année plutôt que le champion des Olympiades de mathématiques ou l'athlète plutôt que le major de promotion ne va pas produire les meilleurs ingénieurs", a déclaré M. Ramaswamy, affirmant que la culture américaine glorifiait depuis longtemps la “médiocrité” plutôt que l' "excellence", ce qui a encore plus enragé les partisans d'une ligne dure de Trump.

Le fait que Matt Gaetz, le candidat de Trump au ministère de la défense, soit d'accord avec Loomer est interprété comme une indication que la "guerre civile MAGA" va s'intensifier. Gaetz, un nationaliste chrétien Trumpiste convaincu, s'est d'abord retiré de la nomination au poste de député, puis à celui de ministre, en raison d'allégations à son encontre.

Une autre raison du conflit dans le camp trumpiste était qu'Elon Musk était trop en vue. Nombreux sont ceux qui, dans le camp trumpiste, accusent Musk de se comporter en "vice-président", voire en "président". Selon Trump, ces accusations émanant à la fois de son propre camp et des démocrates visaient à creuser un fossé entre lui et Musk. Dans l'une de ses déclarations, M. Trump a dit en plaisantant que M. Musk ne pouvait pas être "président des États-Unis", rappelant que M. Musk était né en Afrique du Sud.

Ces développements donnent des indices sur le type de difficultés auxquelles Trump, qui est arrivé au pouvoir avec une coalition bigarrée, sera confronté dans son propre camp au cours de son second mandat présidentiel.