Cet été, les piétons de San Francisco se divisent en deux catégories: les habitants habitués, et même blasés, des voitures aux chauffeurs fantômes, et les touristes ébahis, qui cherchent à capturer cette vision de science-fiction sur leur smartphone.
L'avocate teste bénévolement les robots-taxis de Waymo depuis la fin 2021. Au début, il y avait toujours un employé de cette filiale d'Alphabet (maison mère de Google) derrière le volant, par sécurité.
J'avoue, j'ai eu peur. Mais pas au point de ne pas monter. C'était excitant aussi.
Bardés de caméras et de lidars (des lasers de détection), roulant en silence, les taxis électriques autonomes de Waymo et Cruise (General Motors) ont progressivement investi San Francisco, d'abord avec un humain à l'avant, puis sans durant la nuit, et aussi sans humain désormais en journée au point de s'inscrire dans la banalité du quotidien.
"Pas de bavardage"
Et en même temps, je me suis tout de suite dit que ça serait un jour pratique pour envoyer les enfants à l'école.
Mardi, accompagné par l'AFP, il a commandé sa première course sur l'application de Cruise, de nuit.
J'imagine qu'ils n'ont pas pris la peine de le retirer pour l'instant.
Le passager finit même par s'ennuyer, et s'essaie au quiz de culture générale que propose l'écran devant lui.
Pas de bavardage avec le chauffeur, pas de musique intempestive à la radio (...) Parfait pour les asociaux comme moi!
"très prudent"
Dans sa Waymo, à l'heure de pointe, Katherine Allen n'avance plus.
Elle vient de tester le bouton d'arrêt d'urgence, et la voiture s'est arrêtée au bord du trottoir, mais peine à se réinsérer dans la circulation.
Les autorités routières ont néanmoins demandé à Cruise de réduire de moitié sa flotte à San Francisco (50 automobiles actives le jour et 150 la nuit), le temps d'enquêter sur deux collisions survenues la semaine dernière, dont une avec un camion de pompier.
Les robots-taxis divisent. Des militants écologiques leur reprochent de perpétuer le règne de la voiture individuelle, des associations de personnes handicapés ne les trouvent pas suffisamment adaptées à leurs besoins, des syndicats craignent la perte d'emplois.
Et la demande est là: Waymo dit avoir plus de 100.000 personnes sur liste d'attente.
Après avoir profité de nombreuses courses gratuites, Mme Allen doit désormais payer. Va-t-elle continuer à utiliser Waymo ?
"Je pense que je comparerai Uber et Waymo. Cela dépendra du prix et du temps... les voitures autonomes sont quasiment toujours plus lentes."