
Donald Trump relance sa guerre commerciale avec des hausses spectaculaires de droits de douane, visant principalement la Chine, mais aussi le Canada, le Mexique et l’Union européenne. Objectif : réduire le déficit commercial et protéger l'industrie américaine, notamment dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de l’automobile.
La Chine, principale cible des sanctions douanières
Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a de nouveau placé la Chine au cœur de sa stratégie commerciale. Pékin est la principale cible de ses droits de douane, justifiés selon Washington par l’implication présumée de ressortissants chinois dans la production de fentanyl, un opioïde à l'origine d'une crise sanitaire majeure aux États-Unis.
Le total grimpe ainsi à 145% par rapport aux niveaux en vigueur avant son retour au pouvoir.
L’Union européenne et le reste du monde sous pression
Depuis une semaine, tous les produits entrant sur le sol américain sont frappés d’une surtaxe minimale de 10%. D’autres mesures punitives étaient prévues à l’encontre de dizaines de pays, notamment les membres de l’Union européenne, avant que Donald Trump ne leur accorde un sursis de 90 jours.
Cependant, même la surtaxe de base de 10% représente une hausse significative. Jusqu’ici, les importations européennes étaient en moyenne taxées à moins de 3%. En 2023, plus de 87% des produits importés aux États-Unis étaient taxés à moins de 10%, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Canada et Mexique: les premiers dans le viseur
Bien qu’ils aient momentanément quitté le centre de l'attention, le Canada et le Mexique ont été parmi les premières cibles des droits de douane. Tous deux ont été accusés de ne pas lutter efficacement contre le trafic de fentanyl.
Malgré l’accord de libre-échange ACEUM, Donald Trump a imposé une taxe de 25% sur les produits en provenance de ces deux pays, et de 10% sur les produits énergétiques canadiens. Le Canada a réagi par des mesures de rétorsion, tandis que le Mexique a choisi de temporiser.
Un répit temporaire est intervenu avec la levée des droits de douane sur les produits couverts par l’ACEUM, ce qui représente près de la moitié des échanges entre les trois pays, selon la Maison Blanche.
Des secteurs stratégiques particulièrement visés
Au-delà des pays, Donald Trump cible des secteurs économiques jugés sensibles ou stratégiques pour l’industrie américaine. Depuis la mi-mars, des droits de douane de 25% s’appliquent aux importations d’acier et d’aluminium. Le Canada, principal fournisseur, est directement concerné, tout comme le Japon, l’Australie et l’Union européenne.
Le secteur automobile est également visé. Les importations de voitures sont désormais taxées à 25%, afin d’encourager la relocalisation de la production aux États-Unis. Cette mesure touche les constructeurs canadiens, mexicains, japonais, coréens et européens, notamment allemands.
Donald Trump envisage également de nouvelles taxes sur d’autres secteurs: bois de construction (visant encore le Canada), produits pharmaceutiques et semiconducteurs.