Au Cameroun, à Yaoundé, l’opération “Vacances citoyennes” transforme les congés scolaires en mission civique. Armés de pelles et de machettes, des jeunes volontaires nettoient rues et espaces verts pour embellir la capitale et préparer l’émergence 2035.
Au Cameroun, depuis le début du mois de juillet, plusieurs artères principales de Yaoundé connaissent un coup de balai particulier. De jeunes vacanciers sillonnent les trottoirs, pelles et fourches en main, pour débarrasser la ville de ses déchets. Cette initiative, baptisée “Vacances citoyennes”, vise à offrir aux élèves et étudiants en congé une activité rémunérée tout en inculquant des valeurs civiques.
Sur la place Parcours VITA près des hauteurs du mont Fébé à Yaoundé, Félix Elandi, chef service création et aménagement des parcs et jardins, donne ses dernières instructions. Feu vert, pour lancer le déploiement de ses jeunes équipes à travers l’une des sept collines de la ville de Yaoundé.
Une équipe constituée de jeunes âgés entre 15 et 20 ans, munis de machettes, de pèles et de fourches, qui s'attelle à désherber et à ramasser tout ce qui traîne afin d’embellir la capitale:
"Ce sont des stagiaires qui viennent nous apporter un appui dans les différentes missions que nous avons au quotidien, à savoir l'aménagement des espaces verts, la plantation des fleurs et des arbres, le cantonnage, le balayage et l'entretien des espaces verts. Nous sommes vraiment très satisfaits du rendement que ces stagiaires nous apportent. C'est une main d'oeuvre qu'on a pu capitaliser pendant ces deux mois de vacances"
, explique-t-il.
Les tâches et le rythme de travail ici sont réglés comme du papier à musique. Chacun s’occupe comme il peut entre le désherbage, le ramassage et les finitions.
Et pour Harry, étudiant à l’université de Yaoundé 1 Ngoa-Ekelle, stagiaire depuis deux mois,
"c'est le moment de se familiariser déjà au milieu professionnel, de faire de nouvelles connaissances, de nouveaux amis, de savoir comment ça se passe même dans le monde du travail. Par exemple, ici, nous sommes au service des parcs et jardins. Là, on a l'occasion de voir en direct comment ça se passe"
.
Et une fierté pour Dalet Oscar Nguimbous, étudiant en sciences juridique et politique à l’université de Yaoundé 2 Soa:
"Je suis d'abord très fier d'apporter mon apport personnel et aussi de voir la ville propre. Car nous marchons dans l'émergence 2035 et nous ne pouvons pas émerger dans une ville sale. Et comme vous le voyez, nous sommes en train de faire la propreté"
.
À la fin de la journée pour les autres citoyens, la ville semble juste être un vaste chantier sur lequel de petites mains invisibles travaillent. Mais pour ces jeunes sur le point d’embarquer dans l’un des véhicules de la communauté urbaine de Yaoundé, rendre la ville propre, c’est aussi une fierté et surtout un héritage à offrir au futur.
Par
Franck Péraise Mballa
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