Au Soudan, une nouvelle trêve de 72 heures est entrée en vigueur dimanche à l'aube, annoncée la veille par les médiateurs saoudiens et américains, pour tenter de mettre un terme aux combats qui se sont intensifiés entre les camps des deux généraux rivaux.
Alors que les combats font rage à Khartoum, selon des témoins, faisant des morts parmi les civils, les camps des deux généraux en guerre ont accepté ce nouveau cessez-le-feu, censé entrer en vigueur dans tout le pays à 06H00 locales (04H00 GMT).
Il s'agit d'une énième trêve entre les Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide (FSR), après de nombreuses autres qui n'ont quasiment pas été respectées.
Outre l'arrêt de tout mouvement et d'attaque pendant trois jours, les deux camps ont convenu d'acheminer de l'aide humanitaire dans tout le Soudan.
Dans ce pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres au monde, les combats opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des FSR, dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont généré une crise inextricable.
En deux mois de guerre, plus de 2.000 personnes ont été tuées, selon l'ONG ACLED.
Médiation "par les balles"
Les FSR, qui accusent l'armée de cibler spécifiquement des quartiers résidentiels, ont affirmé avoir abattu samedi un avion de chasse de l'armée. Sur une vidéo partagée par les paramilitaires sur Twitter samedi, on peut voir des maisons en briques détruites et des couvertures qui recouvrent ce qui semble être des cadavres.
Des bombardements d'artillerie lourde ont par ailleurs visé Khartoum Nord (Bahri) et des combats se sont produits dans la région d'Al-Shajara (sud) près d'une base militaire, ont rapporté des témoins.
Désastre humanitaire au Darfour
Les témoignages sur des violences de grande ampleur contre les civils s'y multiplient, et selon l'ONU, plus de 149.000 personnes ont fui vers le Tchad depuis le début des combats le 15 avril.
Et la situation humanitaire ne fait qu'empirer alors que les hôpitaux situés dans les zones d'affrontements ne fonctionnent que partiellement, quand ils ne sont pas fermés.