Le président comorien Azali Assoumani a été victime d'une attaque au couteau le 13 septembre 2024.
L'enquête sur la mort en détention du jeune militaire qui avait blessé au couteau le président comorien Azali Assoumani est close, a déclaré mercredi le Parquet de Moroni, sans expliquer les causes du décès.
Cette annonce a été dénoncée par l'opposition et des militants des droits humains, qui ont notamment dénoncé un
"déni de justice"
.
Arrêté le 13 septembre immédiatement après avoir
"légèrement blessé"
le chef de l'État près de Moroni, Ahmed Abdou avait été, selon le Parquet, placé à l'isolement, et sa dépouille a été découverte le lendemain matin.
"Lorsque les enquêteurs se sont présentés pour l'auditionner (...) ils ont trouvé le jeune (homme) allongé"
et
"sans vie"
, relate le Parquet de Moroni dans un communiqué publié dans le journal d'État Al-Watwan, ajoutant qu'un médecin militaire a constaté le décès et estimé l'heure de la mort à 02H00 du matin.
"Il n'existait ni blessures par arme à feu ni par arme contondante ou tranchante. Suivant ces éléments, le Parquet estime qu'il n'y a pas d'opportunité de poursuivre l'enquête"
, conclut le texte, sans autre détail.
Le procureur de Moroni Ali Mohamed Djounaid avait annoncé que le corps d'Ahmed Abdou avait été immédiatement remis à la famille, ce qui excluait la possibilité d'une autopsie. Conformément au rite musulman, religion de la quasi-totalité des 870.000 habitants de cet archipel de l'Océan Indien, le défunt avait été enterré quelques heures plus tard.
Interrogé par l'AFP sur l'évolution d'une autre enquête, ouverte sur les circonstances et le mobile de l'attaque contre le président Azali, le procureur n'a pas répondu dans l'immédiat.
Avocat au barreau de Moroni et défenseur des droits de l'Homme, Me Gérard Youssouf a dénoncé
"l'absence d'enquête impartiale"
:
"ni les personnes ayant arrêté ce jeune, ni les services de détention (...) n'ont fait l'objet d'aucune enquête"
.
"Il s'agit d'une forfaiture et d'un déni de justice de la part du procureur de Moroni", c'est "une injustice de sa part de clôturer une enquête qui n'a jamais eu lieu. Le ministre public a failli à ses missions"
, a-t-il déclaré à l'AFP.
Deux partis d'opposition -Orange et Ushe- se sont également insurgés.
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