Face au boom minier, la Côte d'Ivoire veut favoriser ses entreprises locales

12:3719/12/2024, jeudi
AFP
La Côte d'Ivoire prépare la révision de son code minier afin de favoriser l'économie locale et les entreprises ivoiriennes, dans un secteur en pleine expansion marqué par des découvertes majeures de ressources extractives.
Crédit Photo : Média X / Archive
La Côte d'Ivoire prépare la révision de son code minier afin de favoriser l'économie locale et les entreprises ivoiriennes, dans un secteur en pleine expansion marqué par des découvertes majeures de ressources extractives.

L'exploitation des ressources extractives de la Côte d'Ivoire est, depuis quelques années, en plein essor. Après avoir mis en place des conditions attractives pour les investisseurs étrangers, le pays souhaite désormais renforcer les retombées économiques pour les entreprises locales.

Une mesure clé est particulièrement attendue: la révision du code minier, prévue dans les prochaines semaines.


Le texte en vigueur depuis 2014 a
"facilité l'arrivée de nombreux investisseurs",
en allongeant notamment la durée de vie des permis et en introduisant un cadastre pour davantage de transparence, explique Seydou Coulibaly, directeur général des mines.

Le nouveau code devrait accorder une place plus importante aux entreprises et communautés locales, précise-t-il, dans l'intérêt de l'économie nationale.


Peu de détails ont filtré sur le contenu du texte, mais le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a exhorté les experts travaillant sur ce document à prendre des mesures pour
"assurer l'équité dans la répartition de la richesse, une fois la découverte mise en évidence".

"Le nouveau code sera plus attrayant. Les moyens sont en train d'être mis en place pour que l'exploitation bénéficie aussi aux Ivoiriens, notamment en associant les banques nationales, sans décourager les investisseurs internationaux",
confirme Cédric Séhé, président de la CAMP2E, une structure de promotion du secteur minier dans le pays.

Depuis une décennie, les découvertes de gisements d'hydrocarbures et de minerais se multiplient. Trois importants gisements de pétrole et de gaz ont été découverts depuis 2021, tandis que la production d'or a quadruplé entre 2012 et 2023, passant de 13 à 51 tonnes.

Le pays possède également des ressources comme le fer, le diamant, le nickel, le manganèse, la bauxite, le cuivre, et récemment le coltan.


En dix ans, le nombre de permis de recherche miniers actifs est passé de 140 à 189, et les permis d'exploitation ont triplé, passant de 9 à 29.

Le poids économique du secteur s'est également accru : il représente aujourd'hui 4 % du PIB contre 1,5 % auparavant, avec des recettes fiscales multipliées par vingt, atteignant 250 milliards de francs CFA (381 millions d'euros), selon le Groupement professionnel des miniers de Côte d'Ivoire (GPMCI).


Pour l'année 2023, les investissements dans le secteur minier ivoirien sont estimés à plus de 500 milliards de francs CFA (762 millions d'euros).

Une loi adoptée en 2022 vise déjà à
"promouvoir et développer le contenu local",
mais concerne uniquement les activités pétrolières et gazières. Elle impose, par exemple, que certaines activités soient exclusivement réalisées par des entreprises ivoiriennes, comme le
"slickline",
une technique utilisée dans les puits de pétrole.

Lors du Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe), organisé en novembre à Abidjan, des entreprises locales étaient représentées aux côtés de grandes multinationales comme l'italien Eni et le canadien Endeavour Mining.


La loi de 2022 incite également les entreprises des industries pétrolières et gazières à recruter prioritairement du personnel ivoirien et à former une main-d'œuvre locale.

En mai, le ministre Sangafowa Coulibaly a annoncé la création d'une plateforme numérique dédiée au
"contenu local"
pour faciliter les démarches administratives et l'accès aux appels d'offres dans le domaine des hydrocarbures.

Cette nouvelle politique représente une
"opportunité de se développer",
selon Faustin N'Dri N'Guessan, chargé d'affaires commerciales de l'entreprise Kuyo Pipeline. Cependant, il souligne l'absence d'un véritable accompagnement financier et appelle l'État à
"créer des fonds".

Actuellement, ces fonds proviennent principalement d'initiatives privées ou étrangères. Le GPMCI a récemment annoncé la création d'un fonds d'investissement pour soutenir les entreprises locales et la formation.


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