France / Attentat de Magnanville: l'avocat de Mohamed Lamine Aberouz déplore une condamnation "en dépit de sérieux doutes"

17:4323/06/2025, lundi
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Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, respectivement condamnés à 15 et 13 ans de prison, n'ont cessé de clamer leur innocence.
Crédit Photo : X /
Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, respectivement condamnés à 15 et 13 ans de prison, n'ont cessé de clamer leur innocence.

Maître Vincent Brengarth, avocat de Mohamed Lamine Aberouz, a déploré, lundi, une condamnation "en dépit de sérieux doutes" après le procès en appel de l'attentat de Magnanville.

Dans une publication sur le réseau social X ce lundi, le conseil parisien indique que le dossier n'a pas pu prouver avec certitude, la présence de son client au domicile des victimes, le soir de l'attentat.


"La confirmation de la perpétuité contre M. Aberouz, en dépit des sérieux doutes quant à sa présence au domicile des victimes le soir de l'attentat de Magnanville, confirme le caractère à sens unique de ces procès"
, a-t-il déclaré.

Et de poursuivre:


Ce qui devrait interroger indiffère et les commentateurs n'ont bien souvent assisté à aucun jour d'audience.

Celui qui est également auteur de "Défendre l'impossible" publié aux éditions Michalon, et dans lequel il revient sur les difficultés de défendre les prévenus mis en cause dans des dossiers terroristes et majoritairement voués à de lourdes condamnations y compris en l'absence de preuves irréfutables, considère que la Cour d'Assises spéciale de Paris a "certainement ajouté un complice à une action solitaire".


"Le doute a profité à l'accusation"
, a-t-il grincé.

Cette position avait déjà été défendue par les avocats des quatre accusés emprisonnés dans l'affaire Samuel Paty.


Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat terroriste alors même que rien au cours du procès auquel Anadolu a assisté, n'a pu démontrer leur connaissance du projet terroriste d'Abdoullakh Anzorov, ont fait appel de leur condamnation à 16 ans de prison et dénoncent une injustice.

De leur côté, Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, respectivement condamnés à 15 et 13 ans de prison, n'ont cessé de clamer leur innocence. Là encore, aucun élément matériel du dossier, n'est venu prouver que l'un ou l'autre ait eu connaissance du projet macabre du terroriste.


Le premier ne l'a jamais rencontré et ne connaissait même pas son existence, tandis que le second, a échangé avec lui via le réseau social Facebook, sans jamais mentionner son projet d'assassiner l'enseignant du collège du Bois d'Aulne.

S'agissant du dossier de l'attentat de Magnanville, Mohamed Lamine Aberouz s'est évertué, tout au long de son procès, à tenter de convaincre la Cour de son innocence.


Le 13 juin 2016, Jessica Schneider, fonctionnaire de police et jean-Baptiste Salvaing, commandant de police étaient assassinés par Larossi Abballa. La jeune femme de 36 ans a été égorgée à son domicile, et son compagnon de 42 ans, lardé de 9 coups de couteau.

Larossi Emballa sera finalement abattu dans la nuit du 13 au 14, alors qu'il était retranché au domicile de ses victimes.


Un procès a malgré tout pu se tenir en dépit de la mort de son auteur, après la découverte d'une trace ADN appartenant à Mohamed Lamine Aberouz, sur l'ordinateur familial des victimes.


L'accusation a considéré au cours des deux procès, que cet ADN prouve la présence de l'accusé au domicile de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, alors que pour la défense, il s'agit d'un ADN de transfert qui a été déposé par l'assassin en manipulant l'appareil.

Malgré le soutien de ses avocats, Mohamed Lamine Aberouz a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sureté de 22 ans en octobre 2023, avant que cette peine ne soit confirmée samedi en appel.


Maître Vincent Brengarth a annoncé, dans la foulée du verdict, l'intention de son client de se pourvoir en cassation.


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