Montée en puissance de la cybercriminalité en Afrique

13:1823/06/2025, lundi
AFP
Escroqueries, rançongiciels, sextorsion… Le crime en ligne représente désormais plus de 30% des délits signalés en Afrique, selon un rapport d’Interpol.
Crédit Photo : DANIEL MIHAILESCU / AFP
Escroqueries, rançongiciels, sextorsion… Le crime en ligne représente désormais plus de 30% des délits signalés en Afrique, selon un rapport d’Interpol.

Escroqueries en ligne, rançongiciels et sextorsion numérique : la cybercriminalité est en forte recrudescence en Afrique de l’Ouest et de l’Est, représentant plus de 30% de tous les crimes signalés, malgré le renforcement des dispositifs de lutte, selon un rapport d’Interpol publié lundi.

Cette
“forte augmentation”
est documentée dans le rapport annuel d’évaluation des cybermenaces africaines de l’organisation internationale de police criminelle.
“Elle dresse un tableau clair du paysage des menaces en constante évolution avec des dangers émergents comme la fraude par intelligence artificielle, qui exigent une attention urgente”
, a déclaré Neal Jetton, directeur de la cybercriminalité chez Interpol.

Dans certains pays africains, les alertes aux escroqueries en ligne auraient augmenté jusqu’à 3.000% sur un an. L’Afrique est également à l’origine d’une part croissante de rançongiciels ciblant des entreprises, selon Interpol.


Ces logiciels malveillants, qui bloquent l’accès aux données informatiques jusqu’au paiement d’une rançon, ont particulièrement affecté des pays comme l’Afrique du Sud (près de 18.000 cyberattaques détectées) et le Kenya (plus de 12.000), deux économies considérées comme fortement numérisées.

Le rapport signale également des attaques contre des infrastructures critiques, notamment l’Autorité des routes urbaines du Kenya (KURA) et le Bureau national des statistiques du Nigeria (NBS).


Le phénomène de sextorsion numérique, forme de chantage en ligne fondé sur la diffusion de contenus sexuellement explicites, se propage aussi dans une majorité de pays africains membres d’Interpol.


Malgré une multiplication des cas, de nombreux pays du continent souffrent encore d’un manque d’infrastructures informatiques comme un système national de signalement ou une base de données centralisée sur les cybermenaces.

Interpol note toutefois des progrès juridiques avec une harmonisation des lois sur la cybersécurité aux standards internationaux, ainsi que la création d’unités spécialisées dans plusieurs États.


Deux opérations internationales majeures —Serengeti et Carton rouge— coordonnées par Interpol, ont permis plus de 1.000 arrestations et le démantèlement de centaines de milliers de réseaux malveillants, conclut le communiqué.

Le coût mondial de la cybercriminalité a dépassé 8.000 milliards de dollars en 2023, selon Statista. Créée en 1923, Interpol, dont le siège est à Lyon, compte 196 pays membres.


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