L'Ouzbékistan, pays le plus peuplé d'Asie centrale, élit dimanche son président lors d'un scrutin anticipé promis au sortant Chavkat Mirzioïev qui, tout en consolidant son pouvoir, assure vouloir guider son pays sur la voie du développement et de l'ouverture internationale.
Près de 20 millions d'Ouzbeks seront appelés aux urnes de 03H00 à 15H00 GMT dans cette ex-république soviétique riche en gaz et à la position stratégique, étant le seul pays frontalier de tous les autres Etats de la région, dont l'Afghanistan.
Large vainqueur en 2016 puis réélu aisément en 2021 dans un pays sans opposition réelle, M. Mirzioïev a convoqué cette présidentielle dans la foulée du référendum constitutionnel du 30 avril, adopté à plus de 90%, qui valide le passage du quinquennat au septennat et l'autorise à se représenter pour deux mandats supplémentaires.
Internet et eau potable
Dans les rues de Tachkent, la capitale et la plus grande ville d'Asie centrale, les programmes et photos des quatre candidats sont bien présents de façon équitable, mais la victoire du dirigeant sortant ne fait que peu de doute.
Mais les difficultés économiques persistent. M. Mirzioïev s'est notamment donné pour objectif de doubler le PIB, pour atteindre les 160 milliards de dollars et s'est engagé à soutenir les familles des centaines de milliers de migrants ouzbeks, travaillant pour l'immense majorité en Russie et dont les envois de fonds représentaient d'après la Banque mondiale 11,6% du PIB en 2021.
Ingénieur agronome de formation, Chavkat Mirzioïev a également promis l'accès à Internet et à l'eau potable pour tous les Ouzbeks, dont la moitié vit à la campagne. Car ce pays doublement enclavé, en grande partie recouvert par les sables, est en première ligne face au réchauffement climatique.
"Victoire évidente"
A l'international, M. Mirzioïev entend poursuivre sa politique d'ouverture pour rompre avec l'isolement de l'Ouzbékistan pendant la présidence d'Islam Karimov, dont il était le Premier ministre, afin d'attirer investissements étrangers et touristes.
Mais la libéralisation du système politique reste timide, malgré les cinq partis politiques autorisés en Ouzbékistan.
Et le bilan du dirigeant est terni par les troubles de juillet 2022, quand la répression de rares manifestations contre un amendement constitutionnel dans le nord du pays avait fait 21 morts, selon le bilan officiel.