
L'université du Michigan, aux États-Unis, aurait recours à des enquêteurs privés infiltrés pour surveiller les étudiants pro-palestiniens, selon des informations publiées vendredi par le quotidien britannique The Guardian.
Des étudiants affirment que ces détectives privés, engagés par l'université située à Ann Arbor, dans l'État du Michigan (à environ 72 kilomètres à l'ouest de Detroit), les suivent sur et en dehors du campus, les filment et écoutent leurs conversations.
Ils affirment que les agents infiltrés les ont insultés, menacés, et que l'un d'eux aurait même tenté de foncer sur un étudiant en voiture, l'obligeant à sauter pour éviter le véhicule.
Les étudiants disent avoir identifié plusieurs dizaines de ces enquêteurs, souvent organisés en équipes, les surveillant dans des cafés et des bars, parfois en se faisant passer pour des clients ordinaires. Dans une vidéo, on voit un enquêteur feindre un handicap et accuser faussement un étudiant de tentative de vol.
La surveillance aurait augmenté après des descentes menées récemment contre les étudiants, avec l'autorisation de la procureure générale démocrate du Michigan, Dana Nessel, et du FBI, selon les déclarations recueillies par The Guardian.
La Fondation pour les droits individuels et l'expression (Foundation for Individual Rights and Expression), une organisation défendant la liberté d'expression sur les campus, a indiqué que cette utilisation de la surveillance privée était sans précédent.
Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a fait environ 1 200 morts, l'université du Michigan a connu plusieurs tensions avec les groupes étudiants pro-palestiniens.
En 2024, des manifestants ont installé un campement sur le campus pour exiger le désinvestissement de l'université dans les entreprises israéliennes, ce qui a poussé l'administration de l'université à solliciter des poursuites judiciaires contre certains étudiants.
Israël, malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, poursuit depuis octobre 2023 une guerre génocidaire à Gaza, qui a déjà fait près de 54 700 morts palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.
Israël fait également l'objet d'une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice pour ses crimes contre les civils dans la bande de Gaza.
Les manifestations estudiantines contre la guerre à Gaza se sont étendues à de nombreux campus à travers les États-Unis, attirant une attention mondiale.
Des centaines d'étudiants et d'enseignants ont été suspendus pour leur participation à ces protestations.