L'UE défend la CPI après les sanctions américaines contre quatre juges

La rédaction avec
18:026/06/2025, vendredi
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au siège de l’UE à Bruxelles, le 4 juin 2025.
Crédit Photo : Nicolas TUCAT / AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au siège de l’UE à Bruxelles, le 4 juin 2025.

L’Union européenne a fermement soutenu la Cour pénale internationale (CPI) après l’annonce de sanctions américaines visant quatre de ses juges, accusés d’agir contre les intérêts des États-Unis et d’Israël. Ursula von der Leyen, Antonio Costa et Kaja Kallas ont défendu l’indépendance de la CPI, qualifiée de "pierre angulaire de la justice internationale". La Belgique a proposé, avec la Slovénie, d’activer un mécanisme juridique inédit, le règlement de blocage, pour protéger la Cour. En toile de fond, les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant pour des crimes présumés à Gaza.

L’Union européenne a exprimé vendredi son soutien ferme à la Cour pénale internationale (CPI), après que les États-Unis ont annoncé des sanctions à l’encontre de quatre de ses juges.


La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réagi sur X:
"La Commission soutient pleinement la CPI ainsi que ses représentants. Elle doit pouvoir agir librement, sans pression"
, a-t-elle insisté.

Antonio Costa, président du Conseil européen, a appuyé ses propos en qualifiant la CPI de
"pierre angulaire de la justice internationale".
"La Cour pénale internationale ne s'attaque pas aux nations – elle s'attaque à l'impunité. Nous devons protéger son indépendance et son intégrité. L'État de droit doit prévaloir sur la loi du plus fort"
, a-t-il ajouté.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a également réaffirmé le soutien de l’UE à la Cour:
"La CPI défend la justice face aux crimes les plus graves. Elle doit rester libre de toute pression et fidèle à ses principes."

De son côté, le ministre belge des Affaires étrangères a annoncé sur X que la Belgique, en coordination avec la Slovénie, allait proposer à l’Union européenne d’activer le règlement de blocage. Cet instrument juridique, rarement mobilisé, vise à protéger les entités européennes contre l’application extraterritoriale de lois étrangères. Une première, s’il était utilisé pour défendre la CPI.


"Soutenir la CPI, c’est soutenir l’État de droit. La Belgique restera un soutien indéfectible de la Cour et de sa mission"
, a-t-il déclaré.

Le ministère autrichien des Affaires étrangères a exprimé ses
"profonds regrets"
face à la décision de Washington, estimant que
"le travail de la CPI dans la lutte contre l’impunité pour les crimes internationaux ne doit pas être affaibli".

Jeudi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé l’ajout de quatre juges de la CPI à la liste des sanctions américaines. Il les accuse d’avoir "activement participé aux actions illégitimes et infondées de la CPI visant l’Amérique ou notre allié proche, Israël". Rubio a dénoncé une Cour
"politique"
qui
"prétend à tort avoir le pouvoir absolu d'enquêter, d'inculper et de poursuivre les ressortissants des États-Unis et de nos alliés".

Il a aussi exhorté les pays alliés de la CPI à
"s’opposer à cette attaque honteuse contre notre nation et contre Israël".

Pour rappel, en novembre 2024, la CPI avait émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à Gaza.


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