
L’Égypte et le Soudan estiment que le grand barrage de la Renaissance, érigé par l’Éthiopie sur le Nil Bleu, représente une menace directe pour eux.
Une réunion dans le cadre du mécanisme "2+2" s’est tenue dans la capitale égyptienne, le Caire, avec la participation du ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et du ministre des Ressources en eau et de l'Irrigation Hany Sweilem, aux côtés du ministre d’État soudanais chargé des Affaires étrangères et de la coopération internationale Omar Siddiq, et du ministre soudanais de l’Agriculture et de l’Irrigation Ismat Gurashi.
Le 2 septembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré que le barrage ne causait aucun préjudice à l'Égypte et au Soudan, mais qu'il assurait au contraire un débit régulier tout au long de l'année et prévenait les inondations.
Le différend entre le Soudan, l'Égypte et l'Éthiopie au sujet du Grand Barrage de la Renaissance
L'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan s'affrontent depuis de nombreuses années au sujet du Grand Barrage de la Renaissance.
Le barrage revêt une grande importance, car il est construit sur le Nil Bleu, qui alimente à 85 % le Nil, dans une région proche de la frontière entre le Soudan et l'Éthiopie. L'Éthiopie vise ainsi à combler son déficit énergétique et à commercialiser de l'électricité grâce à ce projet.
Alors qu'Addis-Abeba poursuit le remplissage du barrage sans être parvenue à un accord avec l’Égypte et le Soudan, les gouvernements du Caire et de Khartoum affirment, pour leur part, qu’un accord trilatéral est indispensable afin de garantir que les quotas annuels d’eau alloués à chaque pays riverain du Nil ne soient pas affectés.
Malgré les objections, le premier remplissage du barrage a eu lieu en juillet 2020, et la production d’électricité a officiellement débuté le 20 février 2022.