France / Grogne des agriculteurs: visite imminente de Gabriel Attal

La rédaction
17:5424/01/2024, mercredi
MAJ: 24/01/2024, mercredi
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Des agriculteurs français bloquent la circulation sur la route départementale 137 entre Rennes et Saint-Malo pour protester contre la fiscalité et la baisse de leurs revenus, le 24 janvier 2024.
Crédit Photo : DAMIEN MEYER / AFP
Des agriculteurs français bloquent la circulation sur la route départementale 137 entre Rennes et Saint-Malo pour protester contre la fiscalité et la baisse de leurs revenus, le 24 janvier 2024.

Face à la montée des tensions au sein du secteur agricole, le Premier ministre français Gabriel Attal s'apprête à rencontrer les agriculteurs sur le terrain.

Cette initiative, annoncée par la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, lors du compte rendu du conseil des ministres, ce mercredi, intervient dans un contexte de grogne croissante des agriculteurs, qui s'étend chaque jour à l'ensemble de l'Hexagone.


Prisca Thevenot a souligné l'importance de ne laisser aucun sujet
"tabou"
et d'avancer sur toutes les préoccupations des syndicats agricoles. Des annonces concrètes sont attendues prochainement.

Marquant une volonté gouvernementale de répondre aux attentes des agriculteurs
"dans les jours à venir",
elle a déclaré:

Cette nation agricole nous lance un appel. Nous l'avons entendu et nous allons continuer à lui répondre.

La porte-parole du gouvernement a également indiqué que Gabriel Attal
"ira rapidement sur le terrain"
, à la rencontre des agriculteurs.

Thevenot a également affirmé que le gouvernement n'avait pas l'intention d'empêcher les blocages décidés par les agriculteurs parce
"qu'ils sont organisés dans un cadre légal".

"Les blocages ont lieu et il n'est pas question effectivement de venir empêcher cette expression de revendication (...) parce que les manifestations sont organisées dans un cadre légal"
, a-t-elle déclaré.

La situation actuelle est tendue, comme le démontre l'ultimatum lancé par la FNSEA de Seine-et-Marne. Cyrille Milard, président de la FNSEA 77, a présenté à la radio française leur stratégie actuelle de sensibilisation des Français et a mis en garde contre un possible blocage de l'Île-de-France si le gouvernement ne répond pas à leurs exigences.


On ne bloque pas.

"Pour l'instant, la stratégie, c'est d'alerter, de montrer que la colère est là, qu'il est temps que ça change. Que le mépris du gouvernement envers notre profession doit s'arrêter",
a-t-il affirmé.

Soulignant l'urgence de la situation, il a ajouté:


Si le gouvernement ne nous a pas donné de réponses claires et précises dans 10 jours... on bloquera toute l'Île-de-France.

Cette menace de blocage, selon Milard, est un moyen de communication ultime pour attirer l'attention sur leurs revendications et obtenir une réponse du gouvernement.


Le secteur agricole français fait face à de nombreux défis: volatilité des prix, réglementations environnementales strictes et coûts de production élevés.


Les agriculteurs réclament davantage de soutien et de reconnaissance de leur rôle essentiel dans la société française. Avec la menace de bloquer une région clé comme l'Île-de-France, les répercussions pourraient être significatives tant pour les agriculteurs que pour l'économie nationale.

Face à une série de difficultés, notamment économiques, les agriculteurs de France prévoient des mobilisations massives dès le 25 janvier. Ce mouvement reflète une tendance européenne, avec des manifestations similaires en Roumanie, Pologne, Pays-Bas et Allemagne, alors que la crise agricole dépasse les frontières nationales, marquant un enjeu majeur pour l'Union européenne.


Dans ce contexte, le chef d'État français a demandé, ce mardi, aux préfets de rencontrer les agriculteurs de son pays afin de discuter directement de leurs préoccupations. En parallèle, des ministres tels que Marc Fesneau, en charge de l'Agriculture, et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, se sont rendus sur le terrain pour engager le dialogue avec les agriculteurs.


Cette mobilisation intervient dans un contexte où l'agriculture européenne est sous pression.


Les défis climatiques, la suradministration et les normes environnementales pèsent lourdement sur le secteur. De plus, la concurrence internationale, notamment avec des pays comme l'Ukraine, soulève des inquiétudes parmi les agriculteurs français.


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