
Le maire de Mandelieu-la-Napoule a pris un arrêté le 15 juillet 2025 interdisant le port du burkini sur les plages, au nom de la neutralité religieuse. Cette décision s'inscrit dans une dynamique portée par l'extrême droite française visant les signes visibles de l'islam. Saisi en urgence, le tribunal administratif a suspendu l'arrêté ce vendredi 18 juillet, jugeant qu’il portait atteinte à la liberté religieuse sans justification d’ordre public. Une victoire pour les associations de défense des droits.
Mandelieu-la-Napoule : la justice annule l’arrêté anti-burkini du maire

Cet arrêté, signé par le maire LR Sébastien Leroy, avait suscité une vive polémique. Plusieurs associations de défense des droits humains et collectifs musulmans avaient dénoncé une mesure stigmatisante, islamophobe et juridiquement injustifiée.
Une politique marquée par l'idéologie de l'extrême droite
L'interdiction du burkini s'inscrit dans une série de décisions portées par des élus locaux influencés par l'extrême droite française, qui a fait de la lutte contre les signes extérieurs de l'islam l’un de ses chevaux de bataille.
Ce n’est pas la première fois que le maire de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, est désavoué par la justice pour des arrêtés visant les tenues vestimentaires musulmanes. En 2023 déjà, il avait tenté d’interdire les tenues de bain conformes aux normes vestimentaires islamiques, évoquant des motifs d’ordre public et de laïcité.
Mais cette tentative s’était soldée par un échec devant le tribunal administratif, qui avait rappelé l’illégalité de telles mesures discriminatoires et contraires aux libertés fondamentales.
La justice suspend l'arrêté du maire
Ce vendredi 18 juillet, le tribunal administratif saisi en référé a suspendu l’arrêté du maire de Mandelieu-la-Napoule. La justice a estimé que le port du burkini ne pouvait pas, en l’état, constituer une atteinte à l’ordre public justifiant une telle restriction de liberté.
Cette décision s'inscrit dans la droite ligne de la jurisprudence du Conseil d’État, qui avait déjà, en 2016, annulé plusieurs arrêtés similaires jugés discriminatoires.
Une bataille juridique et politique continue
Malgré les décisions de justice répétées, certains maires persistent à imposer des interdictions du burkini chaque été. Une stratégie qui vise moins à l’efficacité qu’à l’effet médiatique, dans un contexte où l’islam et les musulmans sont régulièrement instrumentalisés à des fins électoralistes.