Droits de douane: si l'UE cède devant Trump, demain la Chine en imposera, estime Barrot

17:1117/07/2025, jeudi
AFP
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Le ministre français des Affaires étrangères appelle Bruxelles à défendre ses intérêts face aux sanctions commerciales américaines, sous peine d'encourager Pékin à en faire autant.

L'Union européenne joue sa crédibilité dans la négociation sur les droits de douane que veut lui imposer Washington. Si elle cède, demain, ce sera la Chine qui lui en imposera, a mis en garde jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.


Dans cette négociation cruciale à l’approche de la date butoir du 1er août,
"il y a un enjeu de défense de nos intérêts à court terme qui est essentiel, et il y a un enjeu de crédibilité à plus long terme",
a déclaré le ministre lors d'une conférence organisée par le mouvement patronal français Medef.

"Si aujourd'hui nous acceptons qu'on puisse lever des droits de douane sur l'Union européenne en faisant le dos rond pour laisser l'orage passer, demain, c'est la Chine, et puis à nouveau les États-Unis, qui reviendront pour lever une nouvelle fois des droits de douane"
, a-t-il estimé.

Le négociateur en chef de l’UE, Maros Sefcovic, chargé de trouver un accord commercial avec les États-Unis au nom des 27 États membres, s'est rendu mercredi à Washington. Donald Trump a en effet pris Bruxelles de court en annonçant, le week-end dernier, des droits de douane de 30 % sur toutes les importations en provenance du bloc, à compter du 1er août.

La Commission européenne garde néanmoins l’espoir d'une solution négociée avec les États-Unis avant cette échéance, tout en préparant une riposte.


"Présentons la puissance de feu de nos instruments de dissuasion"
, a plaidé le ministre français :
"Nous ne voulons pas les utiliser, mais si nos intérêts économiques vitaux sont touchés, alors nous ne pouvons pas exclure de les mettre en œuvre".

La Commission a établi une liste de produits américains susceptibles d’être taxés en retour, présentée aux États membres lundi.


Les importations visées, qui représentent une valeur totale de 72 milliards d’euros, ne seront taxées que si l’Union européenne échoue à conclure un accord sur la levée des mesures douanières décidées par le président américain, et si les 27 le décident.

Avions, voitures et bourbon figurent au cœur de la liste européenne, ainsi que certains produits-clés des exportations américaines comme le soja. Mais les services financiers et numériques, moteurs clés des exportations américaines vers l’UE, n’y figurent pas.


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